À voir sur mk2 Curiosity : Le destin tragique de « Camille » raconté par Boris Lojkine

« L’Histoire de Souleymane », thriller social époustouflant de Boris Lojkine doublement primé à Cannes, sort en salles. À cette occasion, le réalisateur nous offre « Camille » (2019), récit haletant des derniers jours de la photoreporter Camille Lepage, incarnée magistralement par Nina Meurisse.


« Camille » de Boris Lojkine

Le 12 mai 2014, la photoreporter Camille Lepage, 26 ans, est tuée d’une balle dans la tête. Elle couvrait en Centrafrique le conflit entre la Séléka, un groupement de rebelles musulmans, et les anti-balaka, des milices d’autodéfense.

Dans cette fiction d’une intensité folle, Boris Lojkine retrace les derniers mois de Camille, dont l’idéalisme s’abîme sur la violence du conflit et la difficulté à trouver sa place.

Entre candeur et détermination, Nina Meurisse est incroyable de justesse dans la peau de cette fonceuse humaniste, aux côtés d’acteurs centrafricains non-professionnels qui ont vécu de près le conflit.

Grâce aux photos de Camille Lepage publiées dans Libé, aux images télé de François Hollande annonçant l’opération Sangaris, la réalité se rappelle constamment à la fiction. L’immersion devient totale et fascinante.

Haletant et bouleversant, Camille s’inscrit avec bravoure dans la prestigieuse lignée des films sur le journalisme de guerre, aux côtés de Salvador d’Oliver Stone ou Profession : reporter de Michelangelo Antonioni.

 

 Au programme également :

Après la terrible histoire de Camille, Boris Lojkine nous parle un peu de lui, avec une des rares photos de son enfance. Comme le vélo, les beaux souvenirs, ça ne s’oublie pas.

Plus loin, en Iran, au café d’un village perdu, un journaliste assiste à la prise de bec sur le “devoir conjugal” entre la patronne et un client. Une scène limpide et puissante, à l’image du chef-d’œuvre Le vent nous emportera, tourné en 1997 par Kiarostami après sa palme d’or pour Le Goût de la Cerise, et gratuit cette semaine sur mk2 Curiosity.

D’ailleurs, à quoi ça tient, un chef-d’œuvre ? À une pomme et à un coq. Totalement fascinant,  Leçon de cinéma : Le vent nous emportera, cours magistral d’Abbas Kiarostami tourné par Mojdeh Famili en 2002, est truffé d’anecdotes amusantes et de secrets de fabrication. Un régal pour cinéphiles, également gratuit cette semaine.