Dans la famille des séries sur la mode, je demande… la plus moderne. Alors que le sujet a passionné le petit écran, avec deux biopics sur Balenciaga et Lagerfeld, et la fiction historique The New Look, l’arrivée de La Maison sur AppleTV+ le 20 septembre marque l’entrée fracassante de la haute couture dans le XXIe siècle.
La fameuse maison du titre, Ledu, a certes plus de cent ans. Mais son directeur artistique, Vincent Ledu (Lambert Wilson, parfait en boomer dépassé par son époque), doit se retirer lorsqu’une vidéo de lui tenant des propos racistes est diffusée sur les réseaux sociaux. Pour le remplacer, son ancienne mannequin fétiche et désormais bras droit, Perle Foster (Amira Casar, toute d’ambiguïté froide), pense recruter une jeune créatrice underground déterminée à réconcilier mode et enjeux environnementaux. Reste à savoir si la greffe va prendre, alors qu’un groupe concurrent dirigé par la redoutable Diane Rovel (Carole Bouquet, impeccable requin) n’attend que de pouvoir racheter Ledu…
La haute couture est donc ici intelligemment abordée pour ce qu’elle est : avant tout un business. On y parle bien plus de fusion-acquisition, de marges ou d’offre publique d’achat que de style ou de créativité, et La Maison s’approche davantage d’une série comme Succession que des autres fictions sur la mode sorties cette année.
Sans avoir la virtuosité de son modèle américain, l’œuvre signée José Caltagirone et Valentine Milville est aussi maline que maîtrisée dans son écriture, oscillant entre drame familial (les Ledu viennent ajouter leur pierre à l’édifice déjà grandiose des familles les plus dysfonctionnelles du petit écran) et soap financier.
Ce pourrait être old school sans un casting de haute volée, une réalisation léchée et surtout une bande-son ultra pointue, qui finissent par ranger La Maison dans le haut du panier des séries françaises.
La Maison, sur Apple TV+ à partir du 20 septembre