Quelle est donc la recette d’un comeback réussi ? D’abord, avoir des choses à dire. Et indéniablement, c’est le cas de Kyan Khojandi et Bruno Muscio, alias Navo, le duo à la tête de Bref.
Débarquée sur Canal+ pendant la saison 2011-2012, cette comète comique de moins de deux minutes avait imposé une nouvelle patte télévisuelle, montage frénétique et bégaiement de voix-off à l’appui.
Treize ans plus tard, le personnage principal, “Je”, n’est plus un trentenaire perdu mais un quadragénaire lancé à pleine vitesse sur l’autoroute de l’amour. Jusqu’à ce que sa conquête appuie brusquement sur le frein. Elle s’ennuie, elle arrête, et lui passe à travers le pare-brise avant de se retrouver sur le carreau, ou plutôt le parquet de son salon, célibataire et ruiné.
Commence alors une période de remise en question, marquée par le temps qui n’est plus le même. Les amis ont fait des enfants, les ex se sont remises en couple ou ont fait carrière, les parents vieillissent et la masculinité égoïste mérite d’être pointée du doigt. Cela engendre autant de questionnements existentiels, de ressorts comiques et de pointes mélancoliques.
Bref a toujours été plus profond qu’il n’y paraissait. Mais dans cette saison 2, le temps s’allonge, les épisodes atteignent les 40 minutes et cela sert un propos plus grave, plus mature aussi, en laissant les personnages se déployer.
On en retrouve certains, comme l’indéboulonnable Marla (Bérengère Krief, toujours aussi attachante), on en découvre d’autres, à l’instar de Billie, la nouvelle coloc (Laura Felpin, impeccable). L’ensemble est à la fois fidèle à la quintessence de la série courte et exactement dans son prolongement. Marcher sur la ligne de crête entre l’ancien et le renouveau, voilà sûrement l’autre ingrédient indispensable de la recette du bon comeback.
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