À voir sur les plateformes : la fin du monde selon Lars Von Trier, un biopic signé Bradley Cooper et une série sur un triangle amoureux

Notre sélection de pépites à ne pas manquer sur les plateformes en ce moment.


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WAR PONY de Gina Gammell et Riley Keough (2022)

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Caméra d’or à Cannes et prix du meilleur film au festival de Deauville, War Pony est un beau premier film, tendre et enragé, qui nous entraine dans la réserve amérindienne de Pina Bridge aux États-Unis. Traversée de visions surréalistes, la mise en scène à la lisière du documentaire trouve sa force émotionnelle dans l’authenticité de ses interprètes, tous non professionnels. Mention particulière au duo vibrant que l’on suit tout le long du film : Bill, 23 ans, qui tente de réaliser son rêve américain avec un élevage de doodle caniches et Matho, 12 ans, bien trop pressé de devenir un homme.

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« War Pony » Gina Gammell et Riley Keough : wild world

MAESTRO de Bradley Cooper (2023)

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Sur le papier, ce biopic de Leonard Bernstein (le compositeur de West Side Story) qui sort juste avant Noël faisait craindre le pire mais force est de constater que c’est une merveille. Tout d’abord car c’est un grand mélo, sophistiqué et majestueux, qui embrasse la complexité du personnage. Mais surtout car il se concentre sur sa relation avec sa femme, sublimée par l’interprétation de Carey Mulligan. Le film nous offre une odyssée intime bouleversante sur plusieurs décennies. Éblouissant et inattendu, ce film confirme que Bradley Cooper est un grand cinéaste.

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MA VIE AVEC LES WALTER BOYS de Mélanie Halsall (série, 2023)

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Suite au décès de ses parents et de sa sœur aînée dans un accident tragique, Jackie, une jeune New-yorkaise, doit s’installer chez les « Walter » dans un bled perdu du Colorado. Seule parmi cette tribu de garçons, elle va devoir s’adapter à ce changement de vie radical, quand son cœur va s’éprendre de deux d’entre eux, l’ex-sportif beau gosse et l’autre, fan sensible de Tolkien. Tirée d’un roman young adult à succès, la série file la thématique éculée mais (avouons-le) toujours irrésistible du triangle amoureux. C’est merveilleusement neuneu, à savourer secrètement.

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MELANCHOLIA de Lars Von Trier (2011)

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Quitte à vivre collectivement ce qui ressemble de plus en plus à l’antichambre de l’apocalypse, pourquoi ne pas s’inspirer du plus beau film catastrophe de tous les temps ? Melancholia est un film à la folie sublime et cauchemardesque, trivial et métaphysique, une œuvre onirique puissante, héritière de Dürer, Baudelaire et plus généralement du romantisme allemand. Comme un opéra, le film est en deux parties ; la première est une émanation dévitalisée de Festen, la mariée s’évade de son propre mariage ; la deuxième, un balai morbide entre la Terre et Saturne qui se clôt sur l’une des plus belles séquences du cinéma contemporain. 

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RASHÔMON d’Akira Kurosawa (1950)

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Lion d’or à Venise et Oscar du meilleur film étranger, Rashômon est le film qui a fait connaître Akira Kurosawa en Occident. Révolutionnaire dans sa forme comme dans sa narration, le film s’interroge sur la notion de vérité en prenant comme point de départ un fait divers anodin ; un samouraï aurait été assassiné et sa femme violée. Mais aucun des quatre témoins du drame n’en donne la même version et en embrassant chacun des points de vue, le film s’enfonce dans l’opacité. Conseil cinéphile : à voir en double programme avec l’un de ses descendants récents, Anatomie d’une chute de Justine Triet et L’Innocence de Hirokazu Kore-eda (en salles actuellement).

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SCÈNE CULTE · « Rashōmon » d’Akira Kurosawa

EMPIRE OF LIGHT de Sam Mendès (2022)

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Après 007 Spectre et 1917, Sam Mendès revient à un cinéma plus apaisé – en apparence seulement -, et signe un grand mélodrame dans l’Angleterre désolée de l’ère Thatcher. Un vieux cinéma grandiose et délabré en bord de mer devient le théâtre de l’amour d’Hilary et Steven (Olivia Colman et Micheal Ward). Mais très vite la maladie mentale et le racisme ordinaire viennent dénuder les fils du mélodrame pour laisser entrevoir l’entrechoquement des solitudes et le film devient alors totalement déchirant. Pour Sam Mendès, le cinéma semble être le dernier refuge face à la violence du monde.

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