Arte propose de revoir ce soir cette fantaisie mortuaire et enlevée, dans laquelle Bruno Podalydès dresse un état des lieux familial suite au décès d’une aïeule.
Bruno Podalydès, chantre de la « French comedy » feutrée (Dieu seul me voit, Liberté-Oléron), signe avec ce sixième long métrage une tragi-comédie endeuillée. Son frère et substitut à l’écran Denis interprète Armand, touchante incarnation d’une masculinité chancelante, qui s’enlise ici entre deux occupations (pharmacie et magie) et deux amours (Valérie Lemercier et Isabelle Candelier), tout en réglant les affaires de sa défunte mémé.
Le cinéaste le seconde, dans un caméo burlesque en croquemort de l’entreprise Obsécool, à la manière des personnages de Bancs Publics virevoltant à la supérette Brico-Dream. « Je trouve touchant tout ce lexique du marketing, ça invite à la rêverie », explique-t-il. Faisant fi des considérations macabres de circonstance, le film résume ces questions de trans- mission familiale à un principe d’organisation et de rangement existentiel (Que nous reste t-il des disparus ? Que faire de leurs affaires ? À quelle heure est l’enterrement?).
Par un émouvant tour de passe-passe, la malle à double fond, pleine de sou- venirs de la grand-mère, et le cer- cueil semblent s’emboîter, jolie pirouette finale puisque la mort n’est finalement qu’un ultime escamo- tage. « La démarche de l’illusionniste me plaît beaucoup », précise Podalydès. « Il est beaucoup question de boîtes dans ce film : les boîtes gigognes…J’aime ça, le secret, la mémoire. Au cinéma, on est un peu mis en boîte. »