5 courts-métrages à voir sur Arte en décembre

Une relecture du mythe de Platon, un amour contrarié sous RDA, les souvenirs d’un célèbre bar queer… Voici notre top cinq des courts-métrages, certains en lice pour les César 2025 – disponibles sur Arte.


Allegorie Citadine
© AD VITAM FILMS - SOCIAL ANIMALS

Allégorie citadine d’Alice Rohrwacher & JR (Essai-Mostra de Venise 2024) – 21min

Envoûtant et métaphysique, Allégorie citadine, co-réalisé par la cinéaste italienne Alice Rohrwacher et l’artiste français JR, réinterprète le mythe de la caverne de Platon avec le regard de Jay, 7 ans. Présenté à la Mostra de Venise 2024, ce court-métrage s’inspire de Chiroptera, installation artistique créée par JR, Damien Jalet et Thomas Bangalter et présentée à Paris en 2023. Un film hybride où Jay rencontre Leos Carax qui lui glisse à l’oreille un secret pour comprendre toutes ces illusions.

Lenvoutement
© Arte

L’envoûtement de Nicolas Giuliani (Fiction-César 2025) – 42min

Bruno et Céline forment un couple amoureux, tous deux en situation d’handicap, travaillant comme maraîchers dans un établissement médico-social en Dordogne. Une relation harmonieuse perturbée par l’arrivée d’une nouvelle éducatrice au sein de l’équipe de l’ESAT. En s’intéressant aux tumultes sentimentaux de ses personnages, Nicolas Giuliani, influencé par le documentaire, signe un moyen-métrage délicat et sensuel, travaillant l’épure dans sa mise en scène pour en saisir les confidences les plus intimes.

Maurices Bar
©  Arte

Maurice’s Bar de Tom Prezman et Tzor Edery (Animation-César 2025) – 15min

Dans un train, une ancienne drag-queen, dont Soa de Muse incarne la voix narratrice, se remémore l’histoire de Moïse « Maurice » Zekri, juif algérien, gérant l’un des premiers bars queer à Paris. À travers le portrait de cet homme mystérieux, assassiné à Auschwitz en 1942, les réalisateurs Tom Prezman et Tzor Edery s’immiscent avec une animation 2D non réaliste proche des courbes déformées du tatouage, dans l’univers interlope de ce bar légendaire, propice à la liberté et aux extravagances en tout genre, témoignant de la culture queer au début du 20ième siècle.

Margarethe 89
© Eddy Production

Margarethe 89 de Lucas Malbrun (Animation-César 2025) – 19min

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes 2023, Margarethe 89 projette son héroïne de 25 ans, punk et opposante au régime de RDA, dans sa tentative d’évasion de l’hôpital psychiatrique afin de rejoindre son amant. Alors que les premières contestations se forment dans les églises de Leipzig, la Stasi accrue sa répression, marquant les décors angulaires du rouge socialiste. Évitant tout manichéisme entre les personnages, le cinéaste franco-allemand, Lucas Malbrun explore au feutre les nuances de leurs relations, donnant à voir une histoire d’amour et de trahison.

Apres laurore
© Arte

Après l’aurore de Yohann Kouam (Fiction-César 2025) – 24min

Au pied des tours d’HLM se croisent Yves, un artiste trentenaire expatrié à Berlin, Hamza, un adolescent sourd et Déborah, une entraîneuse de basket de 28 ans. Un récit choral suivant les déplacements de chaque protagoniste, confronté à leur solitude, leur décalage par rapport au monde. Tournant ce film nomade en argentique et lumière naturelle, le réalisateur, Yohann Kouam renouvelle l’image de la banlieue urbaine, sondant de façon subtile le rapport entre ceux qui reviennent et ceux qui restent.