Jean Cocteau s’adresse à nous, citoyens du futur

En 1962, Jean Cocteau assis chez lui devant une grande table en bois, s’adresse face caméra, à un public bien particulier : celui des années 2000. Il débute ainsi : « Je ne sais pas si cette maison existe encore (…) Il est possible que la maison n’existe plus et même que les moyens de transmission


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En 1962, Jean Cocteau assis chez lui devant une grande table en bois, s’adresse face caméra, à un public bien particulier : celui des années 2000. Il débute ainsi : « Je ne sais pas si cette maison existe encore (…) Il est possible que la maison n’existe plus et même que les moyens de transmission n’existent plus et qu’on ne puisse pas vous projeter mon image. J’espère être, tout de même, devant vous. » Pendant plus de vingt minutes l’artiste s’interroge et nous interpelle sur le monde contemporain), celui des années 2000 (bon, ça marche aussi avec les années 2010) sur la vie en général ou sur des questions comme « Qu’est ce qu’un poète?« . C’est à la fois très drôle (« vous connaissez sans doute Picasso? »; « La danse actuelle s’appelle le twist. Vous n’en avez peut être jamais entendu parler »), mélancolique et saisissant. Dans un dispositif minimal (une caméra fixe filme à différentes échelles la silhouette puis le visage en gros plan) Cocteau décuple ici la puissance mémorielle des images, comme trace d’une existence.