EDITO — L’hypersensible Nicolas Maury en couv’ du nouveau numéro de TROISCOULEURS

Vous le connaissez en tant qu’acteur, il s’impose doucement comme l’un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération. Nicolas Maury est en couv’ du nouveau numéro de TROISCOULEURS, à découvrir en ligne dès aujourd’hui et en version papier à partir de demain.  En couv’ du nouveau TROISCOULEURS, tout juste publié en ligne et accessible


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Vous le connaissez en tant qu’acteur, il s’impose doucement comme l’un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération. Nicolas Maury est en couv’ du nouveau numéro de TROISCOULEURS, à découvrir en ligne dès aujourd’hui et en version papier à partir de demain. 

En couv’ du nouveau TROISCOULEURS, tout juste publié en ligne et accessible gratuitement, l’acteur Nicolas Maury se confie sur son parcours, marqué par le désir d’élargir enfin le spectre des masculinités à l’écran, à l’occasion de la sortie de son premier film en tant que réalisateur, l’hypersensible Garçon chiffon (en salles le 28 octobre).

EDITO

« Si on tape du poing sur la table et qu’on dit “Voilà, c’est ça mon message”, on ne fait plus de cinéma. » Nicolas Maury aborde la mise en scène comme un art subtil, un art de la suggestion. Son premier long métrage, Garçon chiffon, porte ainsi toute la sensibilité que l’on connaît à l’acteur qui, en seulement une poignée de rôles (chez Riad Sattouf, Mikael Buch, Yann Gonzalez ou dans la série Dix pour cent), a imposé sa présence à la fois intense et hésitante. Le film raconte l’histoire de Jérémie (joué par Maury), un jeune homme quitté par son amoureux, qui ne supporte plus sa jalousie, et qui part se réparer à la campagne auprès de sa mère (Nathalie Baye).

À la fois tragique et fantaisiste, romantique et cruel, il cultive les ruptures de ton et érige la délicatesse en principe. Cette « délicatesse », telle que prônée par Roland Barthes – comme nous l’a rappelé Maury en entretien –, n’est pas une absence d’intention ou d’opinion, au contraire : elle fait l’éloge de la nuance et de la complexité – et chez Barthes, elle s’inscrit contre une « arrogance » qui résonne bien avec notre époque. « Même si je suis très conscient de ma voix, de mon physique, de mes gestes, je donne au spectateur la possibilité de débattre de ce que je peux devenir », nous a dit Nicolas Maury.

Ainsi en va-t-il de Jérémie, héros chancelant, plein de doutes mais finalement extra lucide. Le film est d’ailleurs parsemé d’éclats quasi télépathiques qui sont autant d’échappées merveilleuses : un éphèbe sortant d’une piscine et qui sent qu’on l’épie, une bonne sœur qui devine un chagrin d’amour, un garçon qui pressent les romances avant qu’elles n’adviennent… Dans ce monde bruissant de signes, heureux sont les sensibles qui savent les capter. • JULIETTE REITZER

 

AU PROGRAMME ÉGALEMENT

Un entretien avec le grand documentariste Frederick Wiseman ; les fanzines de jeunesse du cinéaste queercore Bruce LaBruce, ou encore une interview de Just Phillipot, le réalisateur de La Nuée qui injecte du sang frais dans le ciné de genre français… Mais aussi : une histoire des garçons sensibles au cinéma, un portrait de l’acteur Michael Lonsdale dans India Song de Marguerite Duras, un flashback sur Total Recall de Paul Verhoeven à l’occasion des 30 ans de sa sortie, les critiques des films à ne pas louper en octobre au cinéma, et notre sélection culture !

Bonus : Nicolas Maury trône telle une divinité antique sur notre poster central, conçu par notre directrice artistique Anna Parraguette.

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Le magazine papier sera disponible dès le 14 octobre dans tous les cinémas mk2. 

Pour lire le magazine en ligne, cliquez sur l’image ci-dessous : 

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