Les compositeurs Jon et Al Kaplan ont imaginé une version chantante de ce body horror, dans laquelle « la chose » livre ses pensées machiavéliques.
Des chercheurs confrontés à une créature métamorphe au coeur de l’Antarctique font l’expérience de la monstruosité sous toutes ses formes et éprouvent les limites de leur courage. On vous l’accorde : le pitch de The Thing de John Carpenter, sorti en 1982 (remake du filmThe Thing from Another World sorti en 1951 de Howard Hawks et Christian Nyby, lui-même tiré du livre de 1938 Who Goes There ? de John Campbell), n’a rien de folichon. Ce fut d’ailleurs l’avis des spectateurs de l’époque, qui ont boudé en masse ce film de science-fiction paranoïaque, lui préférant l’optimisme d’E.T l‘extra-terrestre, sorti la même année.
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En ces temps parfois moroses, on vous avouera qu’on est un peu du même avis qu’eux, et qu’une bonne comédie, loin de l’ambiance glaciale et apocalyptique de ce chef-d’oeuvre nihiliste, ne nous ferait pas de mal. La chaîne YouTube Legolambs a pourtant déniché une vidéo qui vous permettra de revoir ce body horror aux effets spéciaux d’une grande modernité tout en préservant votre santé mentale. Derrière cette chaîne, spécialiste des parodies de comédies musicales sur internet, se trouvent les compositeurs (et frères) Jon et Al Kaplan, qui ont réalisé un mash-up des pires images de The Thing, tout en y ajoutant une nouvelle partition et de nouvelles paroles.
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Pour vous résumer l’idée : les lyrics cette vidéo donnent littéralement voix à « La Chose » du film, qui nargue les hommes et jubile de les voir se déchirer entre eux. Extrait réjouissant : « J’ai hâte de voir leurs visages quand je sortirai (oui, monsieur)/ Parce qu’ils pensent que je suis un chien, mais je suis la chose ! (Je suis la Chose, bébé.)/ Pouvez-vous dire que je ne suis pas d’ici ? Savais-tu que les choses sont pires que ce que tu craignais ? Parce que j’ai été sur un million de planètes et je peux vous imiter jusqu’à votre barbe. » Un anthropomorphisme carrément flippant s’il n’était pas accompagné d’une partition guillerette, digne d’un chant de Noël. Adieu les notes électroniques flippantes d’Ennio Morricone, vive les couplets à la Frank Sinatra. Étrangement, cela donne au film à une inquiétante étrangeté encore plus saisissante.
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