3 questions à Guillermo del Toro, réalisateur de La Forme de l’eau
Qu’est-ce qui vous fascine dans la mythologie marine, que révèle-t-elle de notre imaginaire collectif ?
L’eau est toujours liée à la vie. Nous sommes tous constitués principalement d’eau. Et ce qui nous fascine en elle, c’est qu’elle est malléable et flexible, elle n’a pas de forme. Quand on la verse dans un verre, elle devient le verre. L’amour est exactement pareil : peu importe le genre, la religion, l’âge de la personne en face, vous pouvez tomber amoureux.
Elisa trouve la créature attirante. Est-il difficile de créer un monstre qui soit à la fois sexy et effrayant ?
Oh que oui ! Nous avons mis trois ans pour créer et concevoir cette créature. Ça demande une extrême précision, ça se joue au millimètre près. Je voulais que cette créature soit belle, avec des formes harmonieuses. Mais je ne souhaitais pas qu’elle ait un corps d’haltérophile, je pensais plutôt au corps fin et sculpté des nageurs.
Elisa communique avec la bête grâce à la musique. Êtes-vous fan de comédies musicales ?
J’adore Stanley Donen, surtout les films qu’il a réalisés avec Gene Kelly. En fait, j’ai pensé ce film comme une comédie musicale classique hollywoodienne : la caméra est fluide, c’est un peu stylisé… Je voulais qu’Elisa et le monstre soient silencieux, que tout passe dans leur regard. La seule façon de parler de l’amour, c’est de le chanter.