« J’ai vu Mary Poppins à 3 ans. Il n’y a bien sûr rien d’ouvertement queer dedans… et en même temps, peut-être que c’est totalement queer. Je ne saurais dire. Il y a clairement une représentation de figure maternelle puissante et un sens de l’artifice qui imprègne le langage du film. Et puis c’est un très bel exemple de l’art de la comédie musicale. Il y a donc d’une part tous ces éléments, mais aussi quelque chose de légèrement pervers dans Mary Poppins.
On est comme enchaînés à ses images. J’en parlais récemment avec des amis gays : les objets de la chambre des enfants qui se rangent en claquant des doigts, le parapluie à tête de perroquet et tout un tas d’objets signifiants du film, la capacité de voler, de dessiner des images à la craie sur le trottoir pour littéralement plonger à l’intérieur… Tous ces éléments parlent de l’activité créatrice mais touchent aussi, à mon avis, à quelque chose de plus largement queer. »
Propos recueillis par Quentin Grosset
: « Chimères américaines », rétrospective Todd Haynes du 10 au 29 mai au Centre Pompidou
May December de Todd Haynes, sortie prochainement
Image (c) Metropolitan Film