« Je m’appelle Rosemberg et Forbidden Toys est mon dernier projet artistique. Je travaille dans le circuit de l’art contemporain (j’ai une start-up de vente d’art mais je ne veux pas mélanger cette affaire avec mes propres créations). Ces dernières années, j’ai entrepris des projets artistiques dans le cinéma, la bande dessinée, le design, la musique, le street art et l’art conceptuel. Honnêtement, je vis comme un artiste bohème bourgeois du XIXe siècle.
J’ai toujours été un grand amateur du monde du jouet (j’en ai une très grande collection chez moi) et, d’une manière ou d’une autre, le monde du jouet a toujours été présent dans mon travail. Ainsi, j’ai passé des années à créer des jouets et à les laisser dans la rue. L’I.A. m’a permis, en quelque sorte, de concrétiser certains de mes concepts. Mes jouets sont issus d’une période qui irait de la fin des années 70 au milieu des années 90, principalement parce que ce sont les jouets avec lesquels j’ai grandi, ce qui me permet aussi d’en faire une lecture critique. Les ayant intégrés à mon identité depuis mon enfance, ils sont pour moi des outils naturels pour m’exprimer.
Et puis il y a l’influence de Pee-wee Herman. Le jour où ma sœur m’a fait découvrir le film Pee-Wee Big Adventure, j’ai développé une obsession pour ce personnage d’homme enfant iconoclaste, créé et interprété par l’acteur Paul Reubens. La figure de Pee-wee a été capitale dans ma vie. Et ce personnage étant quasi inconnu en Espagne, j’avais la sensation qu’il était un cadeau qui m’était réservé. En grandissant (et en regardant religieusement son premier film deux fois par an), mon admiration pour lui n’a cessé de croître et m’a transformé à mon tour en un adulte excentrique, toujours vêtu d’un costume et vivant entouré de jouets.
I.A. QUOI ? Création Autophagique
Le jour où l’interprète de Pee Wee, Paul Reubens, est décédé, j’ai reçu des messages de condoléances de tous mes amis. Ne pas avoir pu lui exprimer personnellement tout ce qu’il a représenté pour moi restera un de mes grands regrets.
Le cinéma est au cœur de mon travail créatif, mais j’attends que les générateurs de vidéo atteignent le même niveau technique que les générateurs d’images pour me lancer pleinement sur ce secteur. De plus, Runway, le meilleur outil de ce genre actuellement disponible, est très strict en matière de censure. Et étant donné que je n’utilise pratiquement que des enfants dans mon travail, je me heurte souvent à la censure de tous ces outils. Mais je pense que ma lutte constante pour contourner ces interdits, m’a rendu plus habile. Et d’ailleurs, la seule chose qui me fait peur avec l’I.A., c’est son utilisation par nos institutions politiques pour faciliter le contrôle et la censure.
J’espère avoir à l’avenir un plus grand degré de contrôle sur les I.A.. Trop de décisions strictement créatives restent entre les mains de l’algorithme. Je suis convaincu qu’au cours de l’année à venir, à la fois le réalisme et la représentation fidèle de ce que l’on souhaite créer avec l’I.A. auront beaucoup progressé. »