L’archive du midi : Catherine Deneuve et Françoise Dorléac en pleine répétition des Demoiselles de Rochefort

On a retrouvé cette fantastique et très émouvante archive qui réunit Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, les « soeurs jumelles » les plus célèbres du cinéma, pendant la répétition de la chorégraphie du titre phare des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy. En cette période plutôt morne, rien de mieux que de se laisser porter par


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On a retrouvé cette fantastique et très émouvante archive qui réunit Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, les « soeurs jumelles » les plus célèbres du cinéma, pendant la répétition de la chorégraphie du titre phare des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.

En cette période plutôt morne, rien de mieux que de se laisser porter par la fantaisie contagieuse des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy. Sorti en mars 1967, ce film mythique raconte, à travers des séquences musicales dansantes emplies de joie comme de mélancolie, l’histoire de Delphine et Solange, deux soeurs provinciales idéalistes – incarnées par Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, soeurs dans la vraie vie – qui rêvent de vivre le grand amour et de s’installer dans la capitale. Si à la lecture de ce pitch la « Chanson des jumelles », mise en musique par Michel Legrand, vous vient immédiatement en tête, c’est tout à fait naturel.  Comme de la saveur sucrée d’une madeleine de Proust, on se souvient tous de cette scène hyper exaltante dans laquelle les deux soeurs, vêtues de leurs inoubliables robes rose et jaune assorties de grands chapeaux, entonnent en choeur l’hymne entêtant du film.

Et pour parvenir à une telle symbiose, il a fallu bûcher, comme en témoigne cette archive des répétitions dans laquelle Catherine Deneuve et Françoise Dorléac s’entraînent à danser sur cette séquence sous la supervision du chorégraphe irlandais Norman Maen, qui corrige quelques gestes avant que Deneuve, avec son air badin, ne s’allume une clope. 

Mais derrière ces images solaires ressort quelque chose de plus crépusculaire et d’infiniment touchant. Car on ne peut pas les regarder sans penser à la disparition prématurée de Françoise Dorléac, décédée quelques mois après la sortie des Demoiselles dans un tragique accident de voiture, à seulement 25 ans – l’actrice devait d’ailleurs se rendre à une projection du film à Londres. Enchaînant avec frénésie les projets cinématographiques, elle avait tourné près de vingt films (ceux notamment de François Truffaut, Roger Vadim ou Roman Polanski) en à peine 8 ans. Une carrière-éclair qui s’est par la force des choses achevée sur ces magnifiques scènes de complicité, à jamais immortalisées.