Faire la queue pour voir le dernier Jacques Audiard, discuter de la philosophie du champ/contrechamp et de la moralité du travelling, écouter des masterclass de réalisateurs qui concourent pour la Palme… Sur le papier, Cannes est une activité très (trop) sérieuse. Mais on oublie souvent que de grandes histoires d’amour et de corps s’y sont jouées.
Ce sont les effleurements tout en retenue de Holly Hunter et Harvey Keitel dans La Leçon de piano de Jane Campion, Palme d’or en 1993, dans laquelle le réapprentissage des sens inonde l’écran; les regards entre Cate Blanchett et Rooney Mara dans Carol de Todd Haynes (2016). Mais aussi les étreintes morbides du dérangeant de David Cronenberg (1996), où se confondent mutilation de la chair et vitesse des voitures.
Sans oublier les jeux enfantins et cruels des corps nus dans un studio photo dans Blow-Up de Michelangelo Antonioni (1966), et l’effeuillage d’Anita Ekberg dans La Dolce Vita de Federico Fellini (1960). Bref, le versant cul de Cannes, en image ci-dessous.