Anas (Anas Basbousi), ancien rappeur, intègre le centre culturel de Sidi Moumen, en périphérie de Casablanca. Un centre envisagé comme un lieu salvateur, à la fondation duquel le réalisateur Nabil Ayouch a lui-même participé en 2014. Il met ici en scène l’enseignement de l’écriture et du rap qu’Anas va prodiguer à de jeunes Marocains et Marocaines.
Haut et fort donne à voir de longs échanges entre l’enseignant et les adolescents, autour de sujets comme la religion, le harcèlement de rue ou le pouvoir de l’art, dans un dispositif qui peut faire penser à celui d’Entre les murs de Laurent Cantet (Palme d’or en 2008). Le cinéaste, qui a lui-même découvert le rap à Sarcelles durant sa jeunesse, rappelle que le genre vient des ghettos noirs américains et exprime une colère contestataire qui a également touché les sociétés arabes, notamment lors de la révolution tunisienne de 2011. C’est donc animé d’un projet assez théorique qu’il filme le quartier de Sidi Moumen pour y célébrer les aspirations artistiques d’une jeunesse qui veut croire en l’avenir. Avec Haut et fort, le réalisateur de Much Loved glorifie avec une belle conviction l’affranchissement des consciences et des individus.
Haut et fort de Nabil Ayouch (Ad Vitam, 1h42), sortie le 10 novembre
Image (c) Ad Vitam