
Comment as-tu rencontré les adolescents qui jouent dans la série ?
Le casting s’est déroulé dans plusieurs villes : je donnais des cours de théâtre à cinquante lycéens et je les observais. Je ne leur proposais pas un rôle, mais un cours de théâtre.
Tu cherchais des profils en particulier ?
Moins ils avaient d’expérience, mieux c’était. Je n’ai pas choisi ceux qui prenaient déjà des cours de théâtre, mais plutôt ceux qui avaient très en- vie d’en faire, tout en résistant à cette envie.
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As-tu écrit à partir de leur personnalité ?
Avant le casting, j’avais imaginé des personnages très stéréotypés, inspirés de mon expérience de professeur de théâtre. Après le casting, j’ai réécrit les personnages à partir des comédiens. Cela s’apparente à une démarche documentaire.

Il y a eu beaucoup d’improvisation au tournage ?
Au début, on a tenté des mises en place très cadrées, mais c’était plat. Dès qu’on insufflait du travail théâtral, il se passait quelque chose. Les moments les plus marquants sont ceux où les élèves se racontent par les exercices de théâtre que le professeur leur donne. Il y a eu de l’improvisation, mais les situations étaient écrites. Les acteurs connaissaient les thématiques des épisodes, sans savoir comment y arriver.
Le prof que tu interprètes, c’est toi ?
Oui et non. C’est un professeur qui enseigne pour la première fois dans un lycée. Il n’est pas très adapté, il parle aux élèves comme à des professionnels. Il a de l’ambition pour chacun d’eux et dépasse parfois les limites.
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Comment as-tu découvert le théâtre ?
Je n’ai pas réussi à m’intégrer dans le schéma classique de l’école française. J’ai fait une phobie scolaire. Ma grand-mère et ma mère, très inquiètes, ont essayé de trouver des solutions pour m’aider, notamment en m’inscrivant à des cours de théâtre. J’ai plus appris à lire et à écrire au contact de textes de théâtre que dans une salle de classe.
Tu es toujours en contact avec les interprètes de la série ?
Depuis la fin du tournage, il y a un an et demi, on se parle tous les jours sur un groupe WhatsApp. Là, mon téléphone est en sourdine, sinon il sonnerait tout le temps. Certains ont des propositions d’agents, alors j’essaye de les accompagner. Ce n’était pas possible de nouer des liens aussi forts pendant le tournage et de ne pas poursuivre cette relation.
Ceux qui rougissent, une série créée par Julien Gaspar-Oliveri, Johan Rouveyre et Louise Silverio, (une saison), disponible sur Arte, dès 14 ans