« Je pense que ce film pourrait être vrai, ça n’est peut-être pas qu’une histoire inventée. L’héroïne, Sacha, est une princesse, mais elle est quand même originale. Les autres princesses, c’est toujours : “Ah ! mon prince ! je vous aime…” Elle, c’est le contraire. Elle n’en a rien à faire des princes, et elle fait tout pour son grand-père. Je préfère les princesses comme Sacha. Le grand-père de Sacha est parti au pôle Nord pour faire une conquête. Une conquête, ça signifie “prendre”, mais pas avec les mains : tu plantes un petit drapeau là où tu es arrivé, pour dire que ça t’appartient. Le pôle Nord est un pays où il fait hyper froid. Je n’aimerais pas du tout y aller, car les gens y attrapent des rhumes et y sont congelés. Quand son grand-père disparaît, Sacha ne prévient personne qu’elle part à sa recherche, même pas ses parents. Elle est courageuse, faut dire. Le film est dessiné comme une peinture d’artiste. C’est très beau, mais les personnages ont le bout des doigts carré, alors que nous on a le bout des doigts rond. En même temps, personne ne peut dessiner à la perfection, donc ils font comme ils peuvent. »
L’AVIS DU GRAND
Même si elle reste l’une des aventures humaines les plus incroyables de notre histoire, l’exploration des pôles a été peu exploitée au cinéma. Le superbe premier long métrage de Rémi Chayé, qui avait collaboré au Tableau (2011) et à Brendan et le Secret de Kells (2009), remédie à ce manque. Se déroulant en Russie en 1892, Tout en haut du monde marche sur les traces des récits d’aventures du xixe siècle (on pense à Jules Verne ou Jack London), tout en rendant hommage au Docteur Jivago de David Lean (1966). Il faut aussi souligner la qualité de la direction artistique qui, malgré son minimalisme (le film n’est qu’en aplats de couleur), retranscrit à la perfection les sensations de froid et de solitude que procure le pôle Nord.
Tout en haut du monde
de Rémi Chayé (1h20)
sortie le 27 janvier
à partir de 5 ans