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SPECTACLES: « Mon grand amour » de Caroline Guiela Nguyen et deux autres pièces à ne pas manquer

  • Aïnhoa Jean-Calmettes
  • 2019-07-18

En 2017, Caroline Guiela Nguyen bouleversait les festivaliers d’Avignon avec Saïgon, grande fresque de 3h45 s’attachant à redessiner, par le prisme familial, une histoire de la colonisation à cheval entre le Viêt Nam et la France, sur plusieurs générations. Issu d’un long processus de recherche et de collecte de témoignages qui l’a emmenée jusqu’à Hô-Chi-Minh-Ville avec sa compagnie des Hommes approximatifs, Saïgon prenait aussi – et surtout – le parti de l’émotion et du (mélo)drame, ce dont le théâtre contemporain français fait trop souvent l’économie. En parallèle, comme un pendant encore plus intimiste, la metteuse en scène a imaginé Mon grand amour, une petite forme pour un appartement. En tout petit comité, les spectateurs y suivent trois histoires qui ont lieu en même temps: à Bruxelles, une femme décide de quitter son mari; à Paris, un policier est licencié après une bavure; la troisième histoire, elle, n’est pas toujours la même. Fidèle à son envie de mettre en lumière des récits et des personnes que l’on n’entend et que l’on ne voit que trop rarement sur les scènes, Caroline Guiela Nguyen a choisi de confier ce dernier rôle à un comédien amateur rencontré dans la ville où la pièce est jouée. Avec Mon grand amour comme dans Saïgon, l’espace quotidien devient la chambre d’écho du bruit du monde, la violence politique se donne à lire dans les corps, et les trajectoires singulières tissent un récit pourtant commun – car ici ou ailleurs, les larmes ont toutes le même goût.

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Crédit photo: Jean-Louis Fernandez

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