KIDS ⸱ L’interview de Claire Pommet et Pauline de Tarragon

C’est dans un parc qu’Ellie et Lisa, 6 ans, Miléna et Anselmo, 8 ans, ont rencontré les autrices du livre « Sous les paupières » un voyage dans les rêves d’une petite fille, Sofia. Une histoire pleine de fantaisie, écrite par Claire Pommet (la musicienne Pomme) et illustrée par Pauline de Tarragon.


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Ellie : Pourquoi Sofia a rêvé ?

Claire Pommet : Ce n’est pas parce qu’on dort qu’on rêve, ce n’est pas systématique, mais je pense qu’elle a rêvé parce qu’elle n’est pas très à l’aise dans sa vraie vie. Dans ses rêves, elle retrouve une atmosphère rassurante, c’est un endroit où elle se réfugie. Il y a son monde préféré, cela fait partie de son équilibre et de ses besoins pour être bien dans la vie. En tout cas, moi c’est ce que je fais dans la vie, j’aime beaucoup rêver. 

Pauline de Tarragon : Moi, je fais très souvent des rêves pendant la sieste, plus que pendant la nuit, parce que mon sommeil est moins profond.

Anselmo : Est-ce que vous avez écrit et dessiné l’histoire ensemble ?

C. P. : J’ai écrit l’histoire et Pauline a dessiné. Sauf qu’en réalité, après que Pauline a illustrée l’histoire, il y avait tellement de nouveaux personnages que l’intrigue a évolué.

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Miléna : Pourquoi la fée Moustache a des moustaches ?

P. T. : C’est peut-être un secret, mais il y a plein de dames qui ont des moustaches et des barbes. Nous, on en a déjà rencontrées, et c’est trop stylé. Alors on s’est dit que ce pourrait être bien que dans notre livre on parle de ces gens qu’on ne voit jamais.

C. P. : Ça veut dire aussi que les filles peuvent avoir des poils et que ce n’est pas grave de les garder, qu’on a le droit, que c’est autorisé, et que l’on peut être aimée si on est une fille et qu’on a des poils.

A : On a bien des poils sur la tête !

C. P. : Oui, de plus gros poils !

Lisa : Pourquoi tout le monde est ami dans votre histoire ?

P. T. : C’est un rêve, alors on s’est dit ce serait formidable que tout le monde soit différent et ami. Il n’y aurait jamais de gros problèmes, juste parfois des petites disputes, mais rien de grave.

C. P. : Dans la vraie vie, on met toujours plus en avant l’amour que l’amitié. Nous, on avait aussi envie de valoriser l’amitié.

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A : Oui, mais la fée Moustache est amoureuse de la fée Ministe !

C. P. : Exactement ! On peut le dire, ce n’est plus un secret, elles sont en couple, elles vivent ensemble, même.

L : Pourquoi la fée s’appelle Ministe ?

P. T. : C’est un jeu de mot, cela nous a fait rire de penser que dans le mot « féministe » il y a le mot « fée ».

C. P. : Et être féministe, c’est vouloir que les hommes et les femmes aient les mêmes droits. La fée Ministe dans notre histoire est un symbole, cela vous permet de poser des questions et de discuter avec l’adulte qui vous lit notre histoire.

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E : Pourquoi le chien fait le ménage ?

C. P. : Les fées sont très occupées, il faut que quelqu’un les aide, et le petit chien sait faire plein de trucs : le ménage, la cuisine, et tenir la maison. Il s’occupe de toutes les tâches ménagères qui prennent beaucoup de temps pour laisser les fées faire leur travail.

E : Pourquoi tu dis que Sofia est différente ?

C. P. : « Différente » c’est comme « normale », cela ne veut pas dire grand-chose. Mais, l’idée, c’est que Sofia a le droit de changer d’apparence, de s’habiller comme elle veut, d’être qui elle a envie d’être. Plutôt que de se dire « je suis normal », tout le monde devrait se dire « je suis différent ». Idéalement, le mot « différent » pourrait remplacer le mot « normal ».

Sous les paupières de Claire Pommet et Pauline de Tarragon (La ville brûle, 48 p., 16 €)

PROPOS RECUEILLIS PAR ELLIE, LISA, MILÉNA ET ANSELMO (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)