EXPOS · Palais de Tokyo : l’art et la matière

Ouverte depuis mi-juin, la saison estivale du Palais de Tokyo propose une déambulation, à travers trois expositions autour de la matière, du graff et du souvenir.


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La morsure des termites : ainsi est nommée l’expo phare dédiée à la pratique du graffiti, encore peu rentrée dans l’institution muséale jusqu’ici. En réussissant la tâche périlleuse de donner à voir un art qui, par définition, n’a rien à faire en intérieur, l’expo déroule une réflexion autour d’une pratique qui transforme plutôt qu’elle ne dégrade. Les pans de murs et projections d’œuvres de SNAKE 1 ou SSKI dialoguent avec des superstars de l’art comme Sophie Calle ou Brassaï.

De l’autre côté, le duo bruxellois montant des Mountaincutters expose plusieurs assemblages disséminés de tuyauteries, bouts de laitons, morceaux de verres soufflés et autres matériaux industriels comme organiques dans un curieux cabinet de curiosités. Esthétiquement minimaliste et sophistiquée à la fois, l’installation séduit autant qu’elle interroge sur le rapport à la matière dans nos sociétés ultra-industrialisées.

 Pour conclure, le joyau secret de cette saison reste certainement l’exposition de Laura Lamiel, qui telle Boltanski, interroge nos prises avec le temps et le souvenir dans de sublimes installations d’objets au sol. L’immense miroir carré ou repose une organisation de livres aux couvertures toutes repeintes en rouge fait dériver irrémédiablement les souvenirs vers les œuvres littéraires qui ont influencé nos vies et marque tout le propos de l’expo, nous emmener loin d’ici.