En 2017, le collectif (LA) HORDE remue les théâtres avec l’excitant To Da Bone. Des danseurs prodiges font exploser sur scène les jeux de jambes effrénés du jumpstyle.
Une première pour cette danse, née dans les clubs belges et hollandais, et popularisée sur YouTube. Le trio Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel s’est alors aventuré dans les abysses du web pour explorer les danses post-Internet, ces gestuelles d’une contre-culture qui a pris son essor sur la Toile. En 2019, le collectif, tout juste nommé à la tête du Ballet national de Marseille, s’intéresse cette fois à la danse comme arme de résistance. Leur point de départ ? Les raids policiers dans la nuit du 11 au 12 mai 2018 dirigés contre les clubbeurs du Bassiani, une institution de la capitale géorgienne Tbilissi. En guise de réponse, après avoir été délogés, les fêtards ont organisé le lendemain même une rave devant le Parlement. Partant de cet événement, le trio remonte le fil de l’histoire – à forte teneur politique – de la danse de ce pays, puisque qu’elle fut l’étendard d’une identité nationale face à la globalisation soviétique. Une pièce survoltée, virtuose, dans laquelle quinze danseurs du ballet géorgien Iveroni dévoilent leurs prouesses techniques lors d’un bal étrange, entre danse traditionnelle et rave techno, questionnant ainsi la capacité de certaines danses à dépasser une fonction simplement décorative.
« Marry me in Bassiani » de (LA)HORDE, du 16 au 19 octobre, à la Maison des arts de Créteil (1 h 30)
Image : Copyright Aude Arago