LIVRE: « Laisser des traces » d’Arnaud Dubek

Vous avez adoré les élections européennes? La politique vous passionne? En attendant les municipales, ouvrez le dernier roman d’Arnaud Dudek, Laisser des traces. Vous y découvrirez, croqué avec malice, le petit monde des appareils partisans, des campagnes électorales et des coups fourrés tacticiens. Dudek raconte l’histoire de Maxime, un jeune loup aux dents longues, membre


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Vous avez adoré les élections européennes? La politique vous passionne? En attendant les municipales, ouvrez le dernier roman d’Arnaud Dudek, Laisser des traces. Vous y découvrirez, croqué avec malice, le petit monde des appareils partisans, des campagnes électorales et des coups fourrés tacticiens. Dudek raconte l’histoire de Maxime, un jeune loup aux dents longues, membre d’un nouveau parti qui rappelle vaguement LREM. Élu maire d’une ville moyenne, Maxime se frotte aux difficultés quotidiennes de la gestion d’une commune – les problèmes de logement, les services publics à assurer, les plans d’urbanisme à réviser. Mais il a déjà des vues plus ambitieuses. Il se verrait bien siéger au palais Bourbon, voire entrer au gouvernement. Un drame survenu non loin de sa mairie le rappelle brutalement au sens profond de son engagement politique, et lui inspire des projets soudain très différents…

Laisser des traces offre deux romans pour le prix d’un: d’un côté, c’est une satire grinçante du milieu politique, avec ses manœuvres d’appareil, sa langue de bois technocratique, ses mensonges et son cynisme; de l’autre, c’est une célébration humaniste du geste gratuit, du don de soi, du dévouement à un idéal qui ne rapporte rien mais qui grandit l’âme, preuve qu’un incorrigible optimiste sommeille chez Arnaud Dudek, lequel signe là son meilleur livre. On retrouve son regard doux-amer sur les choses, son humour décalé, ses petites potacheries malicieuses – voyez les titres des trois parties, «Carottes et polémiques», «Brouillard et sociologie», «Tajines et cahiers ». Attentif aux détails, aux marqueurs sociologiques qui classent les gens et révèlent l’esprit de l’époque, il excelle dans l’art du portrait express, résumant ses personnages en moins d’une ligne – «Soixante-treize kilos, quarante-trois ans, treize de tension». Laisser des traces s’impose ainsi comme une jolie comédie pleine de charme et de piquant, illuminée par la tendresse bienveillante de l’auteur pour ses personnages, spécialement les seconds rôles, les modestes, les anonymes. Vous aimez la politique? Lisez ce roman. Vous la détestez ? Lisez ce roman, il pourrait bien vous réconcilier avec elle.
«Laisser des traces» d’Arnaud Dudek (Anne Carrière, 188 p.)

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