Bien connu des voyageurs de la ligne 2 du métro parisien, le chanteur algérien sort de l’underground pour défendre, sur scène et en groupe, son premier album de raï sentimental.
Depuis son arrivée en France en 2003, Mohamed Lamouri chante dans le métro parisien les complaintes romantiques de Cheb Hasni, le Rossignol du raï, qui berça son adolescence dans la petite ville algérienne de Tlemcen. En seize ans, les habitués de la ligne 2 se sont familiarisés avec la voix rauque et mélancolique du chanteur malvoyant qui traverse les rames avec son petit clavier Casio porté à l’épaule. Respiration dans le train quotidien, évasion vers le soleil méditerranéen, les mélismes rocailleux et nostalgiques du «chanteur de Paris» font désormais partie du folklore urbain et cosmopolite de la capitale. Tout le monde connaît Mohamed Lamouri, que ses admirateurs hèlent à Barbés d’un «Hé! Chasni!» connaisseur et reconnaissant.
Avec Benjamin Caschera, cofondateur du collectif La Souterraine, Lamouri a enregistré quelques mixtapes de ses reprises , avant d’enregistrer un album de ses compositions, cette fois-ci accompagné par une dream team de musiciens, le Groupe Mostla. Baron Rétif à la production, Mocke (Holden, Midget!, Arlt) aux guitares ondulantes, Charlie O aux claviers, Moncef Besseghir aux percussions et chœurs autotunés hybrident d’électronique, de reggae et d’électricité le raï amoureux du troubadour souterrain. Cette musique voyageuse sort ces jours-ci de l’obscurité pour les feux de la rampe des salles de concerts. Si vous n’allez pas à Lamouri, Lamouri viendra à vous.
Le 12 juin à La Maroquinerie • «Underground Raï Love» (Almost Musique)
Image: Benjamin Caschera