Récemment, l’autrice et journaliste Marion Olité (Buffy ou la révolte à coups de pieu) analysait pour nous l’évolution de la vampire lesbienne sur les écrans – de la Comtesse Carmilla à Willow en passant par Delphine Seyrig dans Les Lèvres rouges d’Harry Kümel ou Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans le très cuir The Hunger de Tony Scott.
Avec son clip Backflip Again pour Dolina (groupe formé en 2006, qui revient après 10 ans d’absence et qui a notamment fait des musiques transportantes pour les films de la cinéaste Julia Kowalski), Raquel García-López donne sa version rêveuse et énamourée de ce mythe sanglant, elle qui est mordue de cinéma bis – la première partie du clip est d’ailleurs tournée dans le même château que Le Lac des Morts Vivants (1981) de Jean Rollin.
Avec un trucage tout simple – toute l’action est en marche arrière – elle donne une ampleur à la fois drôle et romantique à l’histoire d’une vampire qui après avoir planté ses crocs dans le cou de son amante, ressasse sa rencontre avec elle, tout en œillades ardentes, dans des sublimes clairs-obscurs baroques, dans une ronde brumeuse.
Ce plan très beau et mélancolique a été inspiré, dixit Raquel García-López, par Alucarda (1977) du Mexicain Juan López Moctezuma, où des rituels sataniques se déroulent dans une ronde similaire, mais où tout le monde finit à poil. Ce n’est pas le cas ici, mais on y trouve la même fièvre et la même passion camp.
