Figure LGBTQI+ de la scène pop et électro montréalaise, l’intrigante TDJ est connue sous d’autres alias : Geneviève Ryan Martel, son nom à la ville, et RYAN Playground, pseudo avec lequel elle s’avance avec des compositions plutôt organiques et instrumentales, tendance bedroom pop/emo. Son avatar TDJ (Terrain de Jeu) est lui tout tourné vers la nuit et le dancefloor, celui de la techno, de la trance et de l’eurodance des années 1990-2000, ce qui transpire du très beau clip de Kevin Elamrani-Lince (réalisateur de vidéos pour OKLOU, Maud Geffray, Ascendant Vierge…), dont l’atmosphère est en parfaite adéquation avec l’attente de la réouverture des clubs en France.
Car on y voit se languir une jeune hackeuse comptant peut-être les heures avant ce moment-là, et s’échappant du coup dans un téléscopage d’images virtuelles aux impulsions glitch ou stroboscopiques. A fond dans son monde intérieur random, absorbée devant ses écrans ou dans le métro, elle imagine une sorte de guide fantasmé qui l’emmène s’émanciper et danser sous les traits de TDJ.
L’attitude suave de cette mentor, dont on a du mal à cerner si elle est celle d’une chanteuse des nineties ou bien celle d’une présence venue du futur, fascine en tout cas car elle fait naître le mystère au milieu d’une esthétique pulsationnelle, aussi effrénée qu’enveloppante. Après avoir vu le clip et écouté son EP, on n’a plus qu’une hâte : la suivre comme cette éclaireuse énigmatique du dancefloor une fois que tous nos terrains de jeux seront enfin rouverts.