Zakaria Bouti, tout en mélancolie

[Nos 25 de moins de 25, édition 2025] Dans « Cent Mille Milliards » de Virgil Vernier, sorti en décembre et dans lequel il incarne un jeune travailleur du sexe, son air candide et empli de mélancolie illumine et adoucit la désincarnée ville de Monaco.


Zakaria Bouti
Zakaria Bouti © Julien Liénard pour TROISCOULEURS

Il lui a suffi d’être lui-même dans une boîte de nuit marseillaise pour être repéré par le cinéaste Virgil Vernier et avoir le rôle – son tout premier. On imagine qu’il devait être un peu comme son personnage d’Afine dans le film, pensif, à l’écart de l’agitation ambiante, le regard perdu dans les lumières de la nuit.

Quand, le lendemain, Virgil Vernier lui donne rendez-vous dans un café, Zakaria Bouti n’y croit pas trop : «Je n’étais pas chaud, je ne comprenais pas pourquoi c’était moi qui avais le rôle. » Il n’avait jamais trop pensé au cinéma : petit, il se voyait plus dans la télé-réalité Les Marseillais, qui le fascinait pour le train de vie luxueux mené par les candidats.

Mais il se laisse convaincre quand on lui dit qu’il pourra articuler son rôle avec ses propres mots – celui d’un travailleur du sexe évoluant dans un environnement ultra riche et compétitif dans la terne Monaco, et qui finit par trouver un peu de lumière auprès d’autres âmes esseulées à la période des fêtes de fin d’année. «Je ressemble à Afine pour sa mélancolie, il a une forme de solitude, de tristesse. »