Après The Big Short. Le casse du siècle, incursion en bande organisée dans les arcanes de Wall Street à la veille de la crise financière de 2008, l’Américain Adam McKay se penche sur l’histoire peu connue de Dick Cheney, vice-président de George W. Bush entre 2001 et 2009.
C’est l’impressionnant Christian Bale qui incarne celui qui fût le discret marionnettiste de la politique américaine. Dans ce biopic fourmillant teinté d’un humour acerbe, McKay n’hésite pas à faire exploser le quatrième mur et vulgarise avec verve les montages politiques complexes qui ont permis à ce faux inoffensif de tirer les ficelles du pouvoir, souvent pour le pire – le film défend l’hypothèse que, durant la guerre d’Irak en 2003, il a favorisé en sous-main une multinationale du pétrole dont il avait été le PDG. Parallèlement à ces procédés cyniques, on s’étonne d’être ému par le parcours d’un homme qui, plus jeune, était plus intéressé par la gnôle que par la politique, puis qui, repêché par une ambitieuse épouse (brillante Amy Adams), a accepté ce destin. Ni complaisant ni complotiste, le film rend cette période de l’histoire américaine passionnante.
Vice, d’Adam McKay, Mars Films (2 h 12). Sortie le 13 février