Bizutée à son entrée dans une prestigieuse école de vétérinaire, une ado timide et végétarienne () est prise d’une fringale de chair humaine après avoir été forcée de manger de la viande… En 2016, Julia Ducournau faisait fureur à la Semaine de la critique cannoise avec Grave, un premier long-métrage body horror qui convoquait le cannibalisme pour évoquer le déterminisme familial, l’injonction à une sexualité normée, la sororité. Autant dire que l’on guette depuis quelque temps déjà le retour de la réalisatrice, qui risque de faire des vagues – rappelons que la projection du film au Festival de Toronto avait mis à l’épreuve les spectateurs.
Entre deux confinements, Julia Ducournau a tourné Titane (produit par Kazak Productions et distribué par NEON aux Etats-Unis), qui devrait sortir en 2021. Un film de genre qui pourrait encore une fois explorer la notion de mutation, symbolique et physique, l’identité changeante, comme le laisse entendre le synopsis dévoilé par Arte : « Dans un aéroport, les inspecteurs de la douane recueillent un jeune homme au visage tuméfié. Il dit se nommer Adrien Legrand, un enfant disparu il y a 10 ans. Pour Vincent, son père, c’est un long cauchemar qui prend fin alors qu’il le ramène chez lui. Au même moment, une série de meurtres macabres met la région sous tension. Alexia, hôtesse dans un salon auto, a tout d’une victime désignée ». Toujours d’après le communiqué de presse, le film « puise son inspiration dans la mythologie grecque et l’horreur organique ».
Au casting de Titane, on retrouvera Vincent Lindon, Agathe Rousselle (créatrice de mode qui a déjà joué dans 5 vagues de l’avenir) et Dominique Frot. Grâce à The Film Stage, on découvre aujourd’hui la première image énigmatique du film, dans laquelle une jeune fille (qu’on a du mal à identifier) apparaît le crâne rasé, la tête enserrée par un appareillage futuriste qui évoque celui du personnage d’Alex dans Orange mécanique de Stanley Kubrick. Pas de doute, Titane va nous plonger dans les méandres des métamorphoses adolescentes, avec, à en croire son titre, un brin de science-fiction – le titane étant un métal très résistant, souvent utilisé sous forme de prothèses en raison de sa biocompatibilité.
On vous laisse spéculer sur ces quelques indices en attendant de découvrir le film, que Julia Ducournau tient à sortir en salles comme elle l’expliquait au Monde : « Quand j’élabore le découpage, les lumières, la musique d’un film, c’est pour la salle, le grand écran, pas pour un ordinateur. Ce n’est pas le même degré de précision, pas le même artisanat. On ne peut pas incorporer le cinéma dans la plate-forme. Ce sont des choses différentes. »
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