Le célèbre Ghostface va revenir nous hanter dans un nouveau film signé par les réalisateurs de Wedding Nightmare (2019).
« Quel est ton film d’horreur préféré ? » Cette question, posée dans les quatre volets de la saga Scream – et une série reboot très oubliable – par un ou plusieurs tueur(s) masqué(s), en a terrifié plus d’un. Avec cette tétralogie, le cinéaste Wes Craven – décédé en 2015 – revisitait le genre horrifique à travers une approche méta, où les personnages connaissent sur le bout des doigts les classiques du genre – Halloween (1978) et Les Griffes de la nuit (1984) entre autres – et leurs règles immuables – méfiez-vous, par exemple, de ces personnes qui partent en disant « I’ll be right back » : ils ne reviennent jamais. D’après Hollywood Reporter, la saga est sur le point de renaître avec derrière la caméra, le duo Matthew Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, qui a précédemment réalisé la comédie horrifique Wedding Nightmare.
On doit avouer qu’on a du mal à imaginer ce qui est présenté comme un reboot de la saga sans Wes Craven, son créateur, aux commandes. Mais le choix de Matthew Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (membre du collectif Radio Silence qui promeut un cinéma d’horreur à petit budget) pour succéder au réalisateur du trop méconnu Shocker (1989) semble complètement en accord avec l’essence de la saga, tous deux ayant prouvé avec Wedding Nightmare qu’ils avaient la capacité de jongler habilement avec l’horreur et la comédie. Mais le maître en la matière reste bien évidemment Wes Craven.
Démarrant dans les années 1960 dans le documentaire en rapportant notamment des images cauchemardesques de la guerre du Viêt Nam, celui-ci s’est très vite fait remarqué dans la décennie suivante avec le crasseux rape and revenge movie La Dernière Maison sur la gauche (1972) et le survival La colline a des yeux (1977). En 1984, il crée le croquemitaine le plus terrifiant du cinéma, Freddy Krueger, avec le brillant Les Griffes de la nuit avant de renouveler une nouvelle fois le film d’horreur avec la saga Scream.
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Outre la brillante idée de voir l’un des maîtres de l’horreur revisiter et commenter avec ironie le genre qui l’a célébré, chaque épisode de la saga sondait les règles spécifiques du cinéma d’horreur : dans Scream 2 (1997), était abordé la question de comment se réinventer avec une suite sans faire du réchauffé, dans Scream 3 (2000) Wes Craven semblait boucler l’histoire et revenant aux origines du drame fondateur de l’héroïne Sydney Prescott (incarnée par Neve Campbell) avant de revenir en force en 2011 avec le revival Scream 4. Craven portait un discours à charge envers les incessants reboots de film d’horreur des décennies passées et auscultait la démocratisation des réseaux sociaux et des nouveaux moyens de diffusion : pour une saga qui remettait en cause notre propre voyeurisme, le sujet reste encore d’actualité.
On vous laisse avec le très attachant Randy (joué par Jamie Kennedy) qui vous explique en quelques secondes les règles essentielles pour survivre dans un film d’horreur :
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Esteban JImenez
