Truffaut débarque sur Netflix : les 5 films indispensables à voir pour découvrir le maître de la Nouvelle Vague

Les 400 coups, Jules et Jim… Suivez notre guide des immanquables du réalisateur qui arrivent ce vendredi sur la plateforme. Netflix vient de signer un partenariat avec mk2 (éditeur de TROISCOULEURS), ce rapprochement événement entre la plateforme de streaming et l’entreprise cinématographique a fait grand bruit depuis le début de la semaine. Concrètement, tout un pan […]


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Les 400 coups, Jules et Jim… Suivez notre guide des immanquables du réalisateur qui arrivent ce vendredi sur la plateforme.

Netflix vient de signer un partenariat avec mk2 (éditeur de TROISCOULEURS), ce rapprochement événement entre la plateforme de streaming et l’entreprise cinématographique a fait grand bruit depuis le début de la semaine. Concrètement, tout un pan de l’histoire du cinéma mondial, tiré du catalogue mk2, sera disponible cette année sur Netflix: David Lynch, Charlie Chaplin, Jacques Demy, Xavier Dolan et bien d’autres à venir. Première arrivée majeure, 12 films de François Truffaut, disponibles à partir de ce vendredi, avec:

Pour vous guider si vous découvrez l’œuvre du maître de la Nouvelle Vague, on vous donne les cinq indispensables de sa filmographie, et on vous raconte pourquoi ils ont marqué l’histoire du cinéma.

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Les Quatre cents coups (1959)

Premier long métrage et film emblématique de François Truffaut, Les Quatre cents coups symbolise le versant buissonnier de son cinéma en suivant le quotidien d’Antoine Doinel, cancre de 12 ans fan de Balzac. En rébellion constante contre ses parents et les instits, il fugue à tout va avec son pote René, avec qui il fume et va au cinéma en cachette.

S’inspirant de sa propre enfance, Truffaut signe un éloge de l’indiscipline et de l’amitié incarné par le tout jeune Jean-Pierre Léaud, acteur gouailleur qui va devenir son alter-ego de films en films. Quelques années après avoir signé son texte pamphlétaire « Une certaine tendance du cinéma français » (1953) dans Les Cahiers du cinéma, Truffaut réalise donc un film-manifeste aux cotés de ceux qui, comme Jean-Luc Godard avec À bout de souffle ou Agnès Varda avec La Pointe courte, veulent en découdre avec un vieux cinéma engoncé dans ses adaptations littéraires et ses studios. • QUENTIN GROSSET

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Jules et Jim (1962)

Pour son troisième long métrage, François Truffaut adapte en 1962 un roman d’Henri-Pierre Roché du même nom, soit l’histoire d’un trio amoureux pendant la Première Guerre mondiale. La liberté des personnages, les innovations formelles et la chanson « Le Tourbillon », chantée par Jeanne Moreau, ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du cinéma.

Jules et Jim est résolument moderne dans sa manière de dépeindre ce qu’on appellerait aujourd’hui du polyamour : Jeanne Moreau y campe l’héroïne qui prend deux amants, l’un français et l’autre autrichien, alors que tout deux acceptent la situation. Réalisé au moment de la guerre d’Algérie, le film dénonce aussi l’absurdité du conflit armé, dans lequel des amis peuvent se retrouver forcés de s’affronter.

Sur le plan formel, c’est l’occasion pour Truffaut d’innover pour éviter un travers qu’il dénonçait dans son article « Une certaine tendance du cinéma français » : il a préféré faire lire en voix-off des passages difficilement adaptables du roman plutôt que d’essayer de les mettre laborieusement en images. • TIMÉ ZOPPÉ

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Baisers volés (1968)

La suite des aventures d’Antoine Doinel, toujours campé par Jean-Pierre Léaud, et l’acmé d’un cycle dans la filmographie de Truffaut (Antoine et Colette en 1962, Baisers volés, Domicile conjugal en 1970, et L’amour en fuite en 1979) qui constitue peut-être l’une des plus belles éducations sentimentales du cinéma français.

Calquant son intrigue sur celle du Lys dans la vallée de Balzac, Truffaut y suit Doinel, jeune homme bien peigné et l’air mutin, dans son initiation amoureuse. Se retrouvant presque malgré lui embauché dans une agence de détectives, il enchaîne les gaffes dans son job mais en garde le goût des intrigues tortueuses, façon romans policiers, lorsqu’il s’agit de ses amours avec sa fiancée Christine Darbon (Claude Jade) et sa patronne Fabienne Tabard (l’icône féministe Delphine Seyrig). Avec elle, il conclut un pacte romantique : passer une nuit ensemble puis ne plus jamais se revoir. Une séquence mémorable car faussement prude et incroyablement enflammée. • Q.G.

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Le Dernier Métro (1980)

Dans la France occupée, l’épouse d’un directeur de théâtre assure la mise en scène d’une pièce, alors que tout le monde croit que celui-ci a fui Paris. L’établissement ne désemplit pas – face à la menace et à l’angoisse, l’art reste le meilleur échappatoire…

Le Dernier Métro est le film du triomphe public et critique pour François Truffaut : il décroche pas moins de dix César à la 6e cérémonie, en 1981. Un casting incroyable (Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiret, Andréa Ferréol), une intrigue amoureuse en triangle – un peu comme dans Jules et Jim –, un récit mélodramatique qui fait se téléscoper réflexions sur le théâtre et le cinéma, un plaidoyer pour les libertés de chacun, une mise en scène classique et maîtrisée… soit la recette d’un grand succès. Avec plus de 3 millions d’entrées en France, c’est le deuxième meilleur score au box office dans la carrière de Truffaut, après l’indétrônable Les Quatre cents coups et ses 4 millions d’entrées. • T.Z.

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La Femme d’à côté (1981)

Bernard (Gérard Depardieu) et sa famille mènent une existence tranquille dans la campagne grenobloise. Jusqu’au jour où un autre couple s’installe dans la maison voisine ; Bernard découvre que la nouvelle occupante n’est autre que Mathilde (Fanny Ardant), avec laquelle il a connu une histoire passionnée et orageuse il y a huit ans…

Au diner des Césars qui suit le sacre du Dernier Métro, François Truffaut a une révélation en voyant Fanny Ardant discuter avec Gérard Depardieu : il tient là le couple idéal pour son prochain projet. Lui qui voulait donner l’impression que ses films avaient été tournés « avec 40° de fièvre » (Anne Gillain, Le Cinéma selon François Truffaut, 1988) se lance alors dans l’écriture et la réalisation de cette histoire d’amour fatale, qu’il met en scène comme un film noir. Une romance impossible que l’on pourrait résumer en ces termes, tirés d’un dialogue du film : « ni avec toi, ni sans toi ».

La Femme d’à côté était l’un des plus heureux souvenirs de tournage de François Truffaut, et celui qui lui a permis de rencontrer Fanny Ardant, sa dernière compagne, avec qui il tournera encore son ultime film, Vivement Dimanche !, en 1983. • SOPHIE VÉRON

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Image de couverture : Les Quatre cents coups © Mk2 Films