Creusant son sillon en toute indépendance, Virgil Vernier (Orleans, Mercuriales) poursuit une œuvre qui compte parmi les plus inclassables et les plus excitantes du jeune cinéma français. Son nouveau film, moyen métrage dans l’opulence genevoise, explore une autre facette du monde moderne.
3 questions à Virgil Vernier
A quel point le film est-il écrit ?
J’ai fait le casting sur Instagram, en repérant des jeunes qui avaient l’habitude d’aller dans la boite la plus huppée de Genève. Je n’aime pas les dialogues trop écrits, mais j’ai élaboré des situations précises en m’inspirant du vécu de ces jeunes. Ils incarnent en quelque sorte leur propre rôle.
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Pourquoi avoir choisi de tourner à l’iPhone ?
Autant la pellicule servait à sublimer un réel qui n’avait pas cet éclat immédiat, autant, pour filmer des gens qui brillent déjà comme des diamants, j’ai pensé qu’il fallait les demythifier en choisissant un support délibérément pauvre. Ce support dit aussi quelque chose du ton, du point de vue du film.
Que cherchiez-vous à révéler de cette jeunesse ?
J’ai voulu comprendre pourquoi ce modèle d’ultra-richesse était devenu, dans le milieu du rap ou dans l’univers d’Instagram, le fantasme dominant. Mais ces jeunes ressemblent à n’importe quel post-ado de leur âge et, malgré leur capital économique, ils sont encore touchants dans leur maladresse.