Deux gardiens de phare sombrant dans des délires hallucinatoires, des mythes marins et une esthétique épurée: The Lighthouse s’annonce dérangeant et grotesque d’après sa première bande-annonce.
2019 est bien partie pour être l’année d’une certaine renaissance du cinéma d’horreur américain indépendant –Us et Midsommar en tête-, et ce n’est pas la sortie du deuxième film de Robbert Eggers qui dira le contraire. Après avoir fait son petit effet à la Quinzaine des Réalisateurs, The Lighthouse s’offre une première-bande annonce visuellement radicale -un noir et blanc aride comme au temps du muet, un format 4/3 suffoquant, des clairs-obscurs sublimés par le 35mm et des gros plans expressifs sur les visages décharnés de ses acteurs. Mais les apparences sont trompeuses, et cette plastique de glace qui convoque le cinéma de Dreyer cache un récit mythologique bien plus charnel et dérangeant. En 1890, sur une île proche de la Nouvelle-Angleterre, un vieux loup de mer (Willem Dafoe) et son second (Robert Pattinson) se tiennent compagnie dans le phare isolé qu’ils doivent garder. Entre deux discussions éclairées à la bougie, des phénomènes étranges vont peu à peu les faire sombrer dans la démence et la paranoïa, au rythme du bruit fracassant des vagues qui cachent sous leur écume de vieilles légendes marines…On attend beaucoup de ce film qui semble tout miser sur l’épure et les détails, l’irruption du bizarre dans le quotidien et quelques notes de grotesque en prime, on surveille donc attentivement sa date de sortie qui ne devrait pas tarder à tomber.
Image: Capture d’écran Youtube