« The Last Showgirl » de Gia Coppola : Pamela Anderson en grâce

Magistralement porté par Pamela Anderson et par des seconds rôles ciselés, le troisième long de Gia Coppola explore les derniers jours de travail d’une danseuse de cabaret dont le spectacle est supprimé. Critique.


The Last Showgirl de Gia Coppola
The Last Showgirl de Gia Coppola

Dans la première scène de The Last Showgirl, Shelly, l’héroïne, ment ouvertement sur son âge. Puis se corrige, tout en précisant que, de loin, le public n’y verra que du feu.

C’est précisément à l’abolition de cette distance que s’intéresse Gia Coppola. Que reste-t-il lorsqu’on se rapproche ? Quand ce qui ressemblait à un diadème de diamants redevient une vulgaire couronne de strass et que les bavures de l’épais maquillage apparaissent ? Bientôt, Shelly va devoir descendre de son estrade et rallumer les lumières.

Le Razzle Dazzle, mythique cabaret qui l’emploie depuis trois décennies, est racheté. Et son spectacle, annulé. Ce postulat de départ très simple permet d’explorer avec tendresse la fin de tout un monde : celui du Las Vegas triomphant des années 1980, celui de Shelly qui a tout sacrifié, y compris sa fille, pour le métier qu’elle aimait, et celui, plus généralement, de toutes les artistes vieillissantes jetées au rebut.

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Si la magistrale Pamela Anderson porte le long, The Last Showgirl est aussi un film choral, aux seconds rôles soignés. Voir Dave Bautista avec des cheveux et des sentiments est une excellente surprise, mais on pense surtout à Jamie Lee Curtis, parfaite en ancienne danseuse reconvertie en serveuse de casino.

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Dave Bautista dans The Last Showgirl
Dave Bautista (« avec des cheveux et des sentiments») dans The Last Showgirl

Dans ce qui est sûrement la scène la plus émouvante du film, celle-ci monte sur le podium de l’établissement qui l’emploie et retrouve un instant les sensations perdues de la scène. Mais il n’y a plus, justement, la distance nécessaire à l’illusion. Les lumières crues, le costume mal taillé, l’incongruité de l’ensemble, tout ici est ridicule. C’est tout le talent de Gia Coppola : savoir sublimer le pathétique. 

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The Last Showgirl de Gia Coppola, Sony Pictures (1 h 29), sortie le 12 mars

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