La revue britannique Little White Lies a publié un nouveau supercut dans sa série d’analyses de remakes chapeautée par Leigh Singer. En à peu près dix minutes, on comprend tout l’intérêt de la réappropriation très personnelle de Suspiria (1977), le chef d’œuvre horrifique de Dario Argento par le réalisateur Luca Guadagnino en 2018.
Quand on voit la flopée de remakes qui sortent au ciné chaque année, on se pose souvent la question : à quoi bon ? Little White Lies a décidé de s’emparer de cette problématique avec une série vidéo confrontant les chefs-d’œuvre à leur nouvelle version : précédemment, le Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock était ainsi analysé à l’aune de son remake plan par plan par Gus Van Sant en 1998.
De prime abord, l’idée même d’un nouveau Suspiria avait de quoi nous refroidir. Le film a marqué à jamais le genre du film d’horreur autant que le cinéma dans son ensemble par son expressionnisme coloré, ses décors en trompe l’œil, la soundtrack agressive de Göblin. Une identité forte donc, qui pour autant n’a pas empêché Luca Guadagnino de livrer une variation toute personnelle autour du Suspiria originel. Plus elliptique, plus mental, le film s’inscrit dans le Berlin grisâtre et réaliste de 1977.
Le supercut s’essaie bien sûr avec brio au jeu des différences, mais surtout resitue contextuellement le Suspiria de 2018 dans l’œuvre de Guadagnino.
Image de couverture : Suspiria de Dario Argento (c) Les Films du Camelia