L’esthétique prônée par TDJ (aussi connue sous le pseudo RYAN Playground), qui revisite l’héritage techno, trance et eurodance des années 1990-2000 avec une inventivité folle, est décidément aussi rétro qu’ultracontemporaine. Après son clip rêveur Lalala (Want Somebody), la musicienne et productrice au look cyborg revient une nouvelle fois en tant que guide. En solo derrière ses platines installées dans une sorte de confessionnal, elle contrôle l’électricité d’une bande d’influenceurs tous tournés vers eux-mêmes, d’abord galvanisés par leurs followers, puis emportés par sa musique.
« L’Acqua Fresca » : le clip incandescent de Mansfield.TYA par Nicolas Medy
Avec le réalisateur Laurence BAZ Morais, qui a voulu à travers ce clip ouvrir « une réflexion post-moderne sur l’altération du rôle destructeur de l’être humain à l’ère des métaverses », elle travaille, sample et détourne les imageries de la télé-réalité ou de Tik Tok, faisant du smartphone une sorte de totem, un centre de gravité quasi spirituel. Et retranscrit à travers sa musique (la sienne mais aussi celles d’artistes comme Krampf, UVVCORE, ou Suspect Raver) les sensations et émotions éparses qu’on peut ressentir devant ces images random. L’inquiétude ou le rejet, mais pas seulement, car il émane aussi d’elles une douceur et une étrangeté qui mènent à la fascination, à une rêverie suave ou euphorique. Le clip dure 38 minutes mais, avec ces saisissants contrastes entre les images et la musique, on pourrait scroller jusqu’à l’infini.
Images (c) Collection Disques Durs