Sollers Point. Baltimore de Matthew Potterfield : point d’ancrage

De Sur les quais (Elia Kazan, 1955) à Mystic River (Clint Eastwood, 2003), le cinéma américain excelle souvent à décrire l’ancrage d’une population au sein d’une zone urbaine précise. En racontant la tentative de réinsertion d’un ancien détenu dans son quartier de Sollers Point, Matthew Porterfield explore ici un territoire délimité du sud de Baltimore pour


yjrmodawnwytmwzhms00yjiwlwfkymitogrkyzc5njy4zdzl sollers2

De Sur les quais (Elia Kazan, 1955) à Mystic River (Clint Eastwood, 2003), le cinéma américain excelle souvent à décrire l’ancrage d’une population au sein d’une zone urbaine précise. En racontant la tentative de réinsertion d’un ancien détenu dans son quartier de Sollers Point, Matthew Porterfield explore ici un territoire délimité du sud de Baltimore pour en saisir l’atmosphère d’abandon post-industriel. Adepte de la sobriété narrative, le cinéaste filme avec brio la torpeur de longues journées durant lesquelles le jeune Keith, confronté aux trafics en tous genres et au pouvoir tenace des gangs, essaie tant bien que mal de se construire un horizon. Le traitement naturaliste ouvre la porte à de convaincants portraits intimes, et la relation entre Keith et son père dépité (Jim Belushi) touche par ses non-dits, qui soulignent la perte du lien entre générations. Dans la lignée de ses précédentes réalisations (Putty Hill, I Used to Be Darker), Matthew Porterfield continue à rendre compte de l’écrasement que l’économie américaine exerce sur ses citoyens, au point d’avoir raison de leurs corps et de leurs sentiments.

de Matthew Porterfield
JHR Films (1 h 41)
Sortie le 29 août