Fidèle à ses thrillers à la lisière du film de genre, Dominik Moll (Harry. Un ami qui vous veut du bien) relate la mystérieuse disparition d’une femme dans une région montagneuse et enneigée. Cinq personnages sont touchés de près ou de loin par ce drame, et les secrets de chacun se dévoilent progressivement, au sein d’une structure en puzzle qui nous fait voyager de la campagne française à Abidjan. Au-delà de l’art du suspense, le cinéaste explore des thématiques variées : la solitude rurale, l’idéalisation amoureuse, les fantasmes engendrés par la technologie, l’appât du gain, la dimension d’irrationalité à laquelle on confie parfois son destin… Tous ces éléments, tirés du roman éponyme de Colin Niel, composent une sombre tragédie, pourtant traversée par la chaleureuse lumière qui émane du casting. Aux côtés de Laure Calamy, Denis Ménochet ou Damien Bonnard, Valeria Bruni Tedeschi retient ainsi particulièrement l’attention, dans la peau d’une quinquagénaire cherchant à contrôler ses sentiments pour une jeune femme.
Seules les bêtes de Dominik Moll, Haut et Court (1 h 57), sortie le 4 décembre
Image : Seules les bêtes de Dominik Moll – Copyright Jean Claude Lother