Pamela (la révélation Alina Serban), une jeune femme pétillante au manteau léopard, cheveux décolorés et rouge à lèvres pétant, vit avec sa grand-mère et sa fille près de Bucarest et rêve de se marier à un Occidental. Elle s’inscrit dans une agence matrimoniale et entre en contact avec un homme solitaire qui l’invite chez lui, à Liège. Pour ce premier long métrage de fiction, la Belge Marta Bergman s’est en partie inspirée des récits de jeunes Roumaines rencontrées pour son documentaire Un jour mon prince viendra… (1998). Avec finesse, elle observe la bascule de Pamela, qui passe d’un village pauvre et solidaire à cette ville étrangère où l’intégration de la communauté roumaine est difficile. Dans ce portrait doux et dense, elle saisit la frustration de son héroïne, qui voit sa volonté d’émancipation percuter la réalité (sans diplôme ni maîtrise de la langue, elle finit par tourner en rond dans l’appartement). À travers elle, Marta Bergman raconte tout aussi bien le désir brûlant d’échapper à une vie programmée que la détresse et l’isolement des délaissés de la mondialisation dès lors qu’ils tentent leur chance par-delà les frontières de leur pays.
Seule à mon mariage de Marta Bergman, Destiny Films (2 h 01). Sortie le 17 avril