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« L’Exorciste » de William Friedkin
- Trois Couleurs
- 2012-08-02
Quarante ans avant Killer Joe, William Friedkin terrorisait déjà son public. L’Exorciste jouait ainsi sur les apparitions du visage du démon Pazuzu et sur le dégoût de la matière – peau boursouflée et meurtrie, sang, vomissures… Retour sur une scène, visible dans la version longue du film sortie en 2000, qui confirme au spectateur que la jeune Regan (Linda Blair) est bien possédée et non pas atteinte de troubles mentaux. Sa mère, Chris (Ellen Burstyn), découvre, en rentrant chez elle, que la fenêtre de la chambre de sa fille est grande ouverte…
(Sharon, la babysitter, rentre. Une sonnerie retentit.)
Chris : Sharon ! Qu’est-ce que c’est que cette façon de partir et de laisser la petite seule ? Tu n’es pas folle ? Sa fenêtre est grande ouverte ! Je ne te dis pas le froid qu’il fait !
Sharon : Il ne vous a rien dit ?
Chris : Qui aurait dû me dire…
Sharon : Burke.
Chris : Qu’est-ce que Burke a à voir là-dedans ?
Sharon : Il n’y avait que moi ici quand je suis allée chercher la Thorazine, j’ai dû lui demander de monter… Je n’aurais pas dû faire ça, excusez-moi.
Chris : Non, tu n’aurais pas dû, en effet.
Sharon : Que disent les analyses ?
Chris : Nous en sommes à chercher un psychiatre.
(Elle ouvre la porte, la sonnerie s’arrête.)
Chris : Salut Chuck. Entre, je t’en prie.
Chuck : Je suppose que vous êtes au courant.
Chris : Au courant de quoi ?
Chuck, ôtant son bonnet : Vous n’êtes pas au courant. Burke est mort. Il avait dû picoler, il est tombé du haut des escaliers dehors, devant chez toi. En arrivant en bas, il s’est fracassé le crâne.
Chris, pleurant : Oh non ! Oh non !!
Chuck, la consolant : Je sais, je sais…
Chris, se retournant, tremblante : Sharon ? (Elle lève la tête) Oh mon Dieu !
(Regan dévale les escaliers à quatre pattes et à l’envers, puis s’arrête. Sa bouche rugissante déverse du sang.)