« La lucidité est la blessure la plus proche du soleil. » Un soir, au téléphone, après l’annonce d’une audition ratée, Julien Collet, directeur de casting, souffle la phrase de René Char à Sayyid El Alami. Elle sied en effet à merveille à son parcours précoce fait de débrouille et de solitude.
Enfant, c’est le foot qui occupe toute l’attention du Toulousain avant qu’un déménagement ne l’en éloigne : « à cette époque, je me détache de tout, et le cinéma arrive. » Installé à Paris après son bac, il étudie les langues avec l’ambition de « bosser aux U.S. », se démène « comme un malade mental » pour trouver une prise dans le milieu.
Le rêve se réalise plus tôt que prévu, avec la série américaine Messiah dans laquelle il incarne un réfugié palestinien : « J’ai failli emménager à L.A., avant que tout retombe. » Pas de renouvellement de saison. Viendront la rencontre déterminante avec Antoine Chevrollier pour Oussekine et la joie retrouvée sur La Pampa.
En décembre, on l’a vu en garçon en colère dans Leurs enfants après eux des frères Boukherma, autre portrait d’une jeunesse à la dérive que Sayyid El Alami rapproche de celle de La Pampa, « comme si tout me portait à ça ». On le retrouvera bientôt dans Fief de Thomas Vernay, adaptation du roman de David Lopez, et chez Ismaël El Iraki.