Robert Pattinson en 5 rôles audacieux

À l’affiche du nouveau long métrage de Bong Joon-Ho, « Mickey 17 » (en salles le 5 mars), l’ex-vampire et héros chauve-souris Robert Pattinson débarque dans l’espace pour une mission de colonisation cynique, politique, et déjantée. Bien avant cette aventure, l’acteur britannique s’est fait connaître du grand public grâce à son rôle, devenu mythique, d’Edward Cullen, dans la saga fantastique Twilight. Un personnage dont il a tenu à se débarrasser, comme en témoigne sa filmographie, jalonnée de rôles en contrepieds et de collaborations pointues aux côtés de réalisateurs stars du cinéma indépendant. Petit tour d’horizon de l’univers Pattinson en cinq films marquants et un bonus surprenant.


Robert Pattinson
« Little Ashes » de Paul Morrison

Salvador Dalí dans Little Ashes de Paul Morrison (2009)

Pas encore tout à fait sorti de l’écurie Twilight, Robert Pattinson rêve déjà d’ailleurs et se jette corps et âme dans un rôle à contre-emploi qui de prime à bord, impressionne. Dans Little Ashes du Britannique Paul Morrison, il devient ainsi dans le tout jeune Salvador Dalí, immense peintre et artiste en devenir, alors étudiant à l’université de Madrid. 

Sa rencontre avec le poète Federico García Lorca et le cinéaste Luis Buñuel change la donne pour lui et le propulse dans le milieu artistique d’avant-garde, où il tisse une œuvre légendaire, teintée d’ambiguïté. Un premier rôle de choix pour Pattinson qui, sans casser l’image sensible de son personnage d’Edward Cullen, lui ouvre les portes d’un autre cinéma, hors des sentiers battus, et loin des grands films de studio qui pouvaient alors s’offrir à lui.

Cosmopolis
Robert Pattinson et Sarah Gadon dans « Cosmopolis » de David Cronenberg © Stone Angels

Eric Packer dans  Cosmopolis de David Cronenberg (2012)

Première collaboration avec le mythique David Cronenberg, qui sera suivie deux ans plus tard de Maps to the Stars, le thriller confiné Cosmopolis transforme Pattinson en jeune multimilliardaire insupportable, assoiffé de sexe et d’ambition, qui voit son empire financier s’effondrer le temps d’un trajet en limousine. Une fable noire à la Cronenberg, qui adapte ici le roman éponyme de Don DeLillo, jugé inadaptable en raison de son unique lieu d’action, la voiture. Un mélange bien dosé entre désir et cruauté, et une excellente illustration d’un capitalisme décadent. LE rôle avec lequel Rob a définitivement cassé son image romantique.

À LIRE AUSSI David Cronenberg : « Le cinéma, c’est un art de cimetière et je ne dis pas cela dans un sens déprimant »

Good Time
« Good Time » de Josh et Ben Safdie ©Temperclayfilm

Connie Nikas dans Good Time des frères Safdie (2017)

Grand Fan de l’univers des frères Josh et Ben Safdie, Robert Pattinson les contacte directement et les supplie de faire partie de leur prochain film. Les deux réalisateurs, imagine alors un projet unique, écrit spécialement pour l’acteur, qui prendra forme sous le nom de Good Time et racontera l’histoire de Connie, un voyou new-yorkais dont Nick, le frère (Ben Safdie) en situation de handicap, se retrouve derrière les barreaux après un braquage raté. Persuadé que Nick ne tiendra pas très longtemps en prison, Connie se met alors en tête de le faire évader. Un puissant thriller new-yorkais, mélange nuancé entre tension, éclats de violence et tendresse poignante, dont Robert Pattinson se saisit avec brio et intensité.

High Life
« High Life » de Claire Denis © Wild Bunch Distribution

Monte dans  High Life de Claire Denis (2018)

Quatorzième long métrage de la réalisatrice française de génie Claire DenisHigh Life se concentre sur un groupe de condamnés à mort acceptant, contre réduction de leur peine, d’être envoyés dans l’espace en tant que cobayes pour une mission très spéciale : extraire d’un trou noir une énergie vitale pour la survie de la Terre. Aux côtés de Juliette Binoche et de Mia Goth, Pattinson devient alors Monte, seul prisonnier célibataire à bord du vaisseau, qui doit s’occuper de sa fille Willow et sur qui on pratique des expériences de reproduction troublantes. Un vertige aussi bien littéral que figuré grâce à un scénario surprenant, qui donne à l’acteur l’occasion de s’ancrer comme une nouvelle figure emblématique du cinéma indépendant.

À LIRE AUSSI Claire Denis : « Tant qu’on est à distance, on peut retenir le désir. »

The Lighthouse
« The Lighthouse » de Robert Eggers © Universal Pictures International France

Ephraim Winslow dans The Lighthouse de Robert Eggers (2019)

Après le succès de son film d’époque glaçant The WitchRobert Eggers se trouve un autre Robert pour incarner l’un des personnages fous de son film The Lighthouse. L’histoire, inspirée de faits réels, raconte les aventures hallucinées de deux gardiens de phares, coincés sur une île isolée alors qu’une tempête approche. Face au très grand Willem Dafoe, Robert Pattinson joue alors les apprentis marins et réveille ainsi tout un imaginaire de mythes et légendes marines à faire froid dans le dos. Un nouvel exercice de style pour l’acteur, qui navigue dans cet univers vraiment maléfique comme un poisson dans l’eau.

À LIRE AUSSI Robert Eggers : « Tout le monde est intéressé par la mort et le sexe, les deux thèmes que brasse le vampire »

Le Garçon et le Héron
« Le Garçon et le Héron » de Hayao Miyazaki © Studio Ghibli

BONUS : La voix du Héron dans « Le Garçon et le Héron » de Hayao Miyazaki

Pour son tout premier doublage, l’acteur se retrouve au cœur du dernier film d’animation du maître japonais Hayao Miyazaki. Dans Le Garçon et le Héron, qui raconte le deuil d’un garçon venant de perdre sa mère, il prête sa voix au personnage à plumes, d’abord vu comme une menace pour finalement devenir un précieux allié. D’une voix grave, parfois effrayante, frôlant l’égosillement, Robert Pattinson surprend en héron cendré et incarne le volatile avec tout le mystère qui le caractérise.

À LIRE AUSSI Les 5 apparitions les plus délirantes de Lady Gaga au ciné et à la télé