Un projet profondément humaniste qui se situera (évidemment) dans la ville préférée du réalisateur : Austin.
Certains réalisateurs ne sont pas d’un pays, mais plutôt d’une ville : un espace intérieur qui définit géographiquement les contours de leur imagination, cartographie leurs désirs et dessine leurs obsessions. Parmi ces cinéastes-casaniers (Scorsese et sa Little Italy, Guédiguian et la cité phocéenne, Arnaud Desplechin et son crépusculaire Roubaix), on retrouve Richard Linklater. Austin, où il vit depuis des années, est le cadre de son teen-movie Dazed and Confused (1993) on l’on suit une bande d’ados pendant un jour et une nuit, mais aussi de Slacker (1991), balade enragée devenue culte aux Etats-Unis.
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Pas prêt de l’abandonner, le cinéaste reviendra bientôt dans la bourgade de son coeur, cette fois-ci avec un projet documentaire : d’après Indiewire, Richard Linklater planche sur une série de dix épisodes encore non titrée (The Untitled Richard Linklater Project en anglais), coproduite avec Bill Guttentag – réalisateur du très intéressant Live! (2007), comédie satirique sur les dérives de la télé-réalité – pour la chaîne CBS All Access.
Le réalisateur a visiblement la fibre animalière, puisque son projet portera sur la préservation des espèces au Texas, et offrira, d’après le communiqué officiel, « une fenêtre sur le monde coloré et diversifié du sauvetage des animaux à travers des histoires émouvantes, drôles et puissantes d’humains qui chérissent ces animaux ». Une sorte de Livre de la Jungle à la sauce Linklater, c’est-à-dire sûrement pleine d’auto-dérision mais invitant aussi de réflexion sur l’écologie, une thématique déjà présente dans Boyhood (2014) et sa trilogie sentimentale Before.
« Je me lance dans ce projet avec l’espoir de mettre en lumière les gens que j’ai rencontrés et qui portent attention, au quotidien, à la vie des animaux non désirés, maltraités et handicapés « , a ajouté le cinéaste. « Ce qui me frappe le plus, c’est la joie et la découverte des deux côtés de la relation entre les animaux et leurs soignants humains. Ce sont des histoires inspirantes qui, je crois, sont une force positive dans le monde ».
On sait que vous ne l’avez pas oublié, mais on rappelle au passage que Linklater travaille aussi sur un projet tentaculaire : une comédie musicale filmée pendant 20 ans, couvrant une période de deux décennies (un dispositif temporel expérimental et sensoriel déjà testé dans la fresque Boyhood) et qui racontera l’histoire d’un compositeur de Broadway abandonnant sa vie pour déménager à Los Angeles et devenir producteur de films. Pour patienter (même si on est prêts à l’attendre une éternité), on guette la sortie de son nouveau feel-good movie Bernadette a disparu, qui sortira cette année.
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Image: Crédit photo : © Boyhood Inc. IFC Productions I, L.L.C., Matt Lankes