Revenge de Coralie Fargeat : vengeance jubilatoire

Dans une villa maculée au cœur du désert sont réunis une jeune femme, son amant (un quadra riche et arrogant, archétype du mâle dominant) et deux amis de celui-ci, nabots grassouillets et envieux, venus le rejoindre pour une partie de chasse. Puis les choses dégénèrent. La première partie du film épouse, parfois jusqu’à la nausée,


Dans une villa maculée au cœur du désert sont réunis une jeune femme, son amant (un quadra riche et arrogant, archétype du mâle dominant) et deux amis de celui-ci, nabots grassouillets et envieux, venus le rejoindre pour une partie de chasse. Puis les choses dégénèrent. La première partie du film épouse, parfois jusqu’à la nausée, les regards masculins qui convergent avec insistance vers le corps peu vêtu de la jeune femme. « Elle est d’abord rangée dans une catégorie très réductrice de filles sur lesquelles on projette beaucoup de choses. Puis elle se libère de ça, et c’est le viol qui déclenche sa mue. » Dès lors, le film gagne en puissance et en démesure (jouissive), en même temps que son héroïne qui, laissée pour morte en bas d’une falaise, retire le pieu qui lui transperce le bide pour se transformer en guerrière iconique – boucles d’oreille en étoiles roses, armes de guerre en bandoulière. De l’agression à la vengeance jubilatoire, l’intrigue programmatique permet à Coralie Fargeat toutes les audaces formelles – couleurs fluo, montage hallucinogène, plaies sanglantes triturées en gros plan – jusqu’au clou du spectacle, une incroyable course-poursuite de dix minutes en huis clos dans un couloir inondé de sang. Impressionnant.

: de Coralie Fargeat
Rezo Films (1 h 48)
Sortie le 7 février