Dans la vie, ces quatre actrices trans sont aussi badass, magnétiques et engagées que leurs personnages dans De la terreur, mes sœurs ! Revue de troupe.
NANA BENAMER
Performeuse et musicienne au look dark seventies à la Patti Smith, cette enfant des
nineties
campe un
personnage à la fois émouvant et ivre de vengeance dans le court métrage
d’Alexis Langlois – pour lequel elle a obtenu (avec Lëster) le Prix de la
meilleure musique au dernier festival de Bordeaux. On compte sur les compos
futuristes de cette fan d’Ennio Morricone et des B.O. tranchantes de Dario
Argento pour électriser le monde de la musique de film, cantonné selon elle à « des tartines de violons ou de cuivres sur une image
sombre en 16/9 qui rend tout bien conforme ».
NAELLE DARIYA
Dans le film, sa composition potache évoque tout autant la plantureuse Lolo Ferrari que l’indécente Divine. On a notamment vu l’actrice, qui a cofondé avec le réalisateur bruce les soirées trans Shemale Trouble, dans 120 battements par minute de Robin Campillo. Elle crée des performances qui évoquent l’humour burlesque des Deschiens ou des Robins des Bois (« Faute d’avoir des rôles réguliers, faut bien écrire pour nous-mêmes ! ») et rêve de fonder une troupe qu’elle appellerait La Croupe splendide. Elle se verrait bien aussi dans les univers foufous de Bertrand Mandico et d’Alain Guiraudie.
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RAYA MARTIGNY
1 m 90, visage oblong, crinière brune et taches de rousseur : Raya Martigny était vouée au mannequinat (elle a notamment défilé pour Mugler). Si elle en impose dès qu’elle pénètre dans une pièce, elle laisse vite tomber sa resting bitch face pour lancer des punchlines teintées d’autodérision, comme son personnage dans De la terreur… Débarquée de la Réunion à 17 ans, Raya baigne depuis dans la nuit parisienne. À 23 ans, elle a des projets liés à la danse, passe des castings et rêve de cinéma fantastique – on la verrait bien en cheffe amazone dans un film d’heroic fantasy.
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DUSTIN MUCHUVITZ
Comme une émanation du futur, Dustin Muchuvitz arbore une bouille d’ange et un look de cyborg, cheveux rouges et sourcils blond platine. Avec une telle aura, elle peut se permettre de camper des personnages muets dans les courts d’Alexis Langlois. Son adolescence de hackeuse, qui laisse imaginer une certaine timidité, a inspiré son rôle dans De la terreur… : « C’est un film sur la sororité, le tournage était hyper doux. » DJ (elle a mixé aux soirées de Dior, de Chloé, de YSL), elle est aussi mannequin (pour Margiela, Gaultier). 24 ans, et encore une infinité de mues à prévoir.
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