
LES STATUES MEURENT AUSSI (1953), CORÉALISÉ AVEC CHRIS MARKER
Les cinéastes s’interrogent sur les rapports entre l’art et les institutions culturelles françaises, dénonçant le caractère raciste de celles-ci. Prévu pour être présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine du cinéma, une sélection parallèle, le court métrage est finalement retiré suite à sa censure par la commission de contrôle des films, du fait de sa charge anticolonialiste. Il restera interdit pendant 11 ans.
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NUIT ET BROUILLARD (1956)
Dans son Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes, l’ancien président Gilles Jacob raconte que ce film, qui traite des camps d’extermination nazis, a été retiré de la Compétition pour ne pas froisser l’Allemagne. Il précise que les justifications avancées étaient particulièrement hypocrites : pour les organisateurs de l’époque, il aurait été déplacé de présenter un film aussi remarquable dans une ambiance de festivités comme Cannes.
HIROSHIMA MON AMOUR (1959)
Écrit par Marguerite Duras, le film raconte la rencontre entre une Française (Emmanuelle Riva) et un Japonais (Eiji Okada), quatorze ans après le bombardement atomique d’Hiroshima. La manière il aborde les ravages causés par la bombe atomique suscite l’inquiétude des autorités américaines, qui ne veulent pas voir raviver les critiques quant à leur responsabilité dans l’attaque. Sous leur pression diplomatique, Hiroshima mon amour est retiré de la sélection officielle.
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LA GUERRE EST FINIE (1966)
Écrit par Jorge Semprún, le film suit l’exil d’un militant communiste espagnol (Yves Montand) à Paris, hanté par ses doutes et ses souvenirs. Le titre fait référence à une déclaration de Franco annonçant la fin de la guerre d’Espagne. Jugé subversif par le régime franquiste, le film est retiré de la compétition sous la pression du gouvernement espagnol.

JE T’AIME, JE T’AIME (1968)
Après une tentative de suicide, un employé de bureau (Claude Rich) participe à une expérience scientifique visant à le faire voyager dans le temps. Encore une fois sélectionné en Compétition officielle, Alain Resnais retire lui-même son film du festival, tout comme ses collègues cinéastes, en solidarité avec les mouvements ouvriers et étudiants de mai 1968. Record battu.