Les jeunes Kena, taiseuse au discret look androgyne, et Ziki, extravertie aux dreads roses, ne pourraient sembler plus différentes – elles devraient même se détester, puisque leurs pères s’affrontent lors d’une campagne électorale qui agite Nairobi. Elles tombent pourtant amoureuses au premier regard, comme dans un conte de fées. C’est à ce genre de récit que fait penser le deuxième long métrage de Wanuri Kahiu, romance douce à l’esthétique colorée. La jeune cinéaste, diplômée de l’U.C.L.A., est revenue dans sa ville natale pour filmer une société en mutation mais toujours minée par le patriarcat : l’entourage de Kena, de son meilleur ami aux commères de la buvette locale, lui impose sans cesse une conduite, de sa manière de s’habiller à ses fréquentations. Malgré le contexte, et alors que la loi kényane interdit « les relations charnelles contraires à l’ordre de la nature », les héroïnes parviennent à se rapprocher. Kahiu saisit ces instants avec candeur et romantisme, de l’effleurement en boîte de nuit à la première fois dans une camionnette redécorée façon salon cosy, mais pointe aussi l’hostilité qui les menace, préférant toutefois des perspectives porteuses au fatalisme.
: de Wanuri Kahiu
Météore Films (1 h 22)
Sortie le 26 septembre