Le réalisateur a expliqué avoir été sidéré par la violence graphique des Frissons de l’angoisse de Dario Argento.
De quoi sont faits les rêves de Quentin Tarantino ? Ou plutôt, connaissant son goût pour l’hémoglobine et les freaks, de quoi sont faits ses cauchemars ? On aurait parié qu’ils se distinguaient de ceux du commun des mortels. Mais apparemment, rien n’effraye plus le cinéaste que la banalité du mal, les faits divers tragiquement ordinaires. Lors d’une apparition au PaleyFest NY, où il venait promouvoir la mini-série Eli Roth’s History of Horror – programme-documentaire diffusé sur AMC, dans lequel des spécialistes de l’horreur décryptent l’importance de ce genre dans la pop-culture -, le réalisateur a déclaré n’avoir jamais vécu de frissons d’angoisse dans les salles obscures lors de son enfance (une info rapportée sur Yahoo!).
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Par contre, il se souvient avoir été horrifié en regardant une chaîne d’information locale à Los Angeles, après minuit, tandis que les infos relataient les délits des criminels de la ville. Le petit Quentin, précoce et malin, en a déduit une chose essentielle : le monde réel est bien pire que n’importe quel scénario de film ou de série.
« C’était un journal télévisé qui disait : ‘Ces criminels recherchés sont en liberté dans notre ville, les avez-vous vus ? Ils montraient une photo d’identité d’un criminel et décrivaient ses crimes horribles : « Il est en liberté. Si vous le voyez, n’essayez pas de l’appréhender. Appelez les autorités locales ». J’avais cinq ou six ans et tout le reste de la nuit, ce type a fait irruption dans ma maison pour tuer toute ma famille. Il n’y avait rien qui me terrifiait plus que ça ou des choses que j’avais entendues aux nouvelles. Juste avant que la famille Manson ne fasse parler d’elle, il y avait un tueur en série qui courait dans tout Los Angeles et qui tuait les gens avec un marteau. Ce type était terrifiant pour moi ! »
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Rassurez-vous, le cinéma aura tout de même réussi à donner la chair de poule à Quentin Tarantino. Cette expérience, il la doit au maître du giallo italien, Dario Argento, dont il a vu Les Frissons de l’angoisse en 1975, lors de sa sortie. Ce conte baroque, qui raconte l’histoire paranoïaque d’un pianiste (David Hemmings) témoin du meurtre d’une voyante, lui a laissé un souvenir impérissable : « Non seulement j’ai vu une énorme quantité de sang, mais c’était aussi la bande-son la plus forte que j’aie jamais entendue dans un film qui ne cesse de vous frapper. C’était du genre : « Wow, ce film est vraiment dur », mais c’était excitant. C’était absolument passionnant. »
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