Quand Alain Chabat pose une question au professeur Francis Ford Coppola

Ils étaient tous deux présents au Festival Lumière de Lyon où le réalisateur du Parrain a reçu un prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière. Il a beau réunir des millions de spectateurs à chaque film, avoir joué des personnages culte (Didier, Jules César, Serge Karamazov et Gilles Gabriel) et avoir réussi à mettre d’accord


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Ils étaient tous deux présents au Festival Lumière de Lyon où le réalisateur du Parrain a reçu un prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière.

Il a beau réunir des millions de spectateurs à chaque film, avoir joué des personnages culte (Didier, Jules César, Serge Karamazov et Gilles Gabriel) et avoir réussi à mettre d’accord le public et les critiques, Alain Chabat a toujours besoin de conseils. Surtout lorsqu’ils viennent d’un maître incontesté – et incontestable – du septième art : Francis Ford Coppola.

Lors de la masterclass du cinéaste au Festival Lumière, Chabat a demandé timidement : « Est-ce que ça vous est déjà arrivé de rentrer sur un décor et de ne pas savoir où placer la caméra ? Et si ça vous est déjà arrivé, est-ce que vous avez un conseil à donner aux étudiants que nous sommes ? » Dans la voix, on sent que cette angoisse ne lui est pas étrangère.

Coppola a alors répondu sous les yeux d’un public amusé. « J’ai eu quelques moments de terreur quand j’arrivais sur un plateau. Pour savoir où poser la caméra, il faut se demander : qu’est ce que j’ai envie que le public voit ? Cette décision relève donc du point de vue. De quel point de vue êtes-vous en train de montrer les choses ? D’un personnage ou d’un public objectif ? » Il nous reste maintenant à voir comment le réalisateur d’Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre appliquera le précieux conseil du cinéaste doublement palmé à Cannes (Conversation secrète en 1974 et Apocalypse Now en 1979).

Francis Ford Coppola a aussi profité de son séjour lyonnais pour balancer un peu de napalm sur Marvel, à l’instar d’un autre monument du Nouvel Hollywood, Martin Scorsese. « Le cinéma doit savoir prendre des risques, il doit nous élever et nous inspirer. Mon ami Martin Scorsese a été critiqué en parlant de parcs d’attractions au sujet des films Marvel, il a été au contraire plutôt gentil. Pour moi, si le but du cinéma est uniquement de produire de la richesse, c’est abject. » Et d’enfoncer le clou : « Megalopolis  sera sans doute le projet le plus cher de toute ma carrière, un chantier encore plus important qu’Apocalypse Now, ce qui est un problème en soi puisque je n’ai pas les moyens de Marvel. » Une méthode agressive que n’aurait pas renié Don Vito Corleone !

Image : Réalité de Quentin Dupieux – Copyright Diaphana Distribution