PODCAST : Sergueï Eisenstein à l’honneur sur France Culture

Jusqu’au 24 février, le Centre Pompidou-Metz consacre une exposition à Eisenstein. L’occasion idéale pour (re)découvrir le cinéaste soviétique avec France Culture. Le monde du 7e art compte quelques réalisateurs totems aussi indépassables qu’intouchables, ceux qui ont inventé une façon de faire du cinéma : Orson Welles, Charlie Chaplin, Stanley Kubrick, Jean Renoir, Akira Kurosawa… Dans


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Jusqu’au 24 février, le Centre Pompidou-Metz consacre une exposition à Eisenstein. L’occasion idéale pour (re)découvrir le cinéaste soviétique avec France Culture.

Le monde du 7e art compte quelques réalisateurs totems aussi indépassables qu’intouchables, ceux qui ont inventé une façon de faire du cinéma : Orson Welles, Charlie Chaplin, Stanley Kubrick, Jean Renoir, Akira Kurosawa… Dans ce club très fermé, on trouve aussi Sergueï Eisenstein, réalisateur soviétique, dont la filmo peut en faire pâlir beaucoup : La Grève, Ivan le terrible, Octobre… Quelques unes de ses scènes sont véritablement cultes et ont inspiré nombre de cinéastes. On pense notamment à celle du landau dévalant les escaliers du port d’Odessa dans Le Cuirassé Potemkine (1925), refaite presque à l’identique par Brian de Palma dans Les Incorruptibles (1987).

Le Centre-Pompidou-Metz consacre une exposition à celui qui était aussi homme de théâtre, dessinateur ou encore créateur de décor – « L’Oeil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts », visitable jusqu’au 24 février dans le chef lieu de la Moselle. À cette occasion, ce mardi matin, l’émission « Le Réveil Culturel » (France Culture) recevait Ada Ackerman, commissaire d’expositions et spécialiste d’Eisenstein. Elle dévoile les raisons de cette exposition : « Ce n’est pas n’importe quel cinéaste. Eisenstein se prête tout particulièrement à être exposé parce que contrairement à d’autres cinéastes, c’est quelqu’un qui n’a cessé de penser que le cinéma était en continuité avec l’ensemble de l’histoire de l’art. Par conséquent, ses films sont nourris de tout un ensemble de sources picturales plastiques. On a l’ambition de faire redécouvrir un cinéaste de génie, et plus largement un artiste visionnaire, toujours en avance sur son temps et toujours avide d’expérimentations. »

Sergueï Eisenstein œuvrait notamment dans les années 1920, période de bouleversements politiques majeurs et notamment chez lui, en URSS. Cet artiste total, tantôt proche des leaders soviétiques tantôt censuré par le pouvoir, a vécu de l’intérieur les révolutions russes et en est le réalisateur indissociable. « Il va vouloir mettre son art au service de cette nouvelle société en construction et affecter durablement le spectateur pour le rendre un autre citoyen, citoyen qui va participer à cette aventure socialiste », explique Ada Ackerman. Un avant-gardiste qui n’est plus vraiment en odeur de sainteté chez le Kremlin : « C’est une figure qui n’a pas cessé d’attaquer la religion dans ses films, et donc aujourd’hui ce n’est pas forcément bien perçu. Sans parler de son attirance pour l’imagerie homo-érotique… » Tant pis pour les pro-Poutine, ils ne savent pas ce qu’ils loupent : à nous d’en profiter !

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Image : Le Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein – Copyright Films sans Frontières