Une émission dans laquelle la chef opératrice explique comment la lumière au cinéma atteint l’intériorité des êtres.
« Dans la recherche de la lumière, il y a une forme de profonde humanité« : comment révéler à la surface de l’image ce qui anime intérieurement les êtres? Comme un fil conducteur, cette question parcourt la discussion entre Marie Richeux et Caroline Champetier dans l’émission Par les temps qui courent, à réécouter sur France Culture. A l’occasion du festival international du film de La Rochelle qui lui rend hommage via une rétrospective, la directrice de la photographie se confie sur la matière, la respiration de la lumière, la façon dont elle compose un cadre et la chair des acteurs.
Celle qui a éclairé le visage de Juliette Binoche dans Alice et Martin d’André Téchiné, le monastère perdu dans les montagnes de Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois et le Holy Motors de Leos Carax évoque son admiration pour Bruno Nuytten, la révolution du décor naturel dans la Nouvelle Vague, le désir des metteurs en scène pour leurs acteurs que la photographie doit imprimer…De Jean-Luc Godard à Arnaud Desplechin en passant par Jacques Doillon, Caroline Champetier manie les explications techniques (comment doser les zones d’ombre, manier l’étalonnage et sculpter les couleurs) pour les relier à des considérations sensibles: comment abstraire le regard d’un acteur pour rendre son identité palpable à l’écran, cerner le mystère des corps et percer l’apparence sous l’artifice des projecteurs?
Image: Crédit Benoît Bouthors